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Lettre aux hormones féminines

Chères hormones féminines, j’ai deux mots à vous dire et je préfère vous prévenir tout de suite : ça va manquer de courtoisie. Pourquoi ? PARCE QUE ! Poil, humeur, libido… : c’est de votre faute, tout ça.

 

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Alors comme ça, les hormones féminines, on s’appelle – pour les plus connues –  oestrogènes et progestérones ?

Déjà, dans oestrogène, il y a « gène ».

Comme « gêne », et ça, j’aurais du me douter que ce n’était pas de très bon augure pour le restant de ma vie de femme.

Ensuite, « progestérone », franchement, on dirait une arme de méchant dans un Marvel : « Attention, Wolverine, Magneto va sortir sa grosse progestérone maléfique ! »

Ca sonne, non ?

Sauf que Wolverine est beau, mais qu’il s’en fout vu que lui il est full blindé de testostérone. Mais ce n’est pas le sujet !

Non, le sujet, c’est « les hormones féminines ».

Ces choses impalpables dont le rôle inavoué est de nous pourrir le comportement, la peau, les cheveux et même les os à nous, les femmes.

A l’adolescence, nous fîmes connaissance

Temps béni de l’adolescence ! Un baptême aux hormones, franchement, ça a de la classe.

Pour célébrer l’entrée dans la future vie de femme, vous, les hormones, vous déclenchez une série de détonations toutes plus choupinettes les unes que les autres.

  • Merci pour ces douleurs de premières poussées mammaires.
  • Merci pour ces tortillons dans le ventre, aimable signes annonciateurs des si désirées premières règles.
  • Mais, par dessus tout, merci pour tout cet excès de sébum ! La rencontre avec les points noirs, l’incroyable éclosion des boutons d’acné : des rendez-vous formateurs qui n’auraient pu avoir lieu sans votre admirable concours.

Sympa, vraiment.

La naissance du poil

Les hormones, ça dort pendant des années, et puis hop, tout d’un coup, ça devient dingue : ça s’emballe de partout, ça se bouscule dans tous les coins.

Ca ne sait pas où ça va, mais ça trouve une issue inespérée : le poil.

Le poil est, comme son ami le bouton d’acné, l’incarnation de la destinée des hormones en pagaille.

Logé sur une aréole, ou en plus grand nombre à l’emplacement – théoriquement masculin – de la moustache, il symbolise l’agression dont nous sommes, nous, faibles femmes, victimes.

Le pire, c’est que vous ne connaissez pas le répit

Adolescente, coincée entre l’envie d’embrasser un garçon avec la langue – mais aussi celle de le dépecer, ce débile – la fille trouve toujours quelqu’un pour lui dire « ça passera. »

Comme si, un jour, les hormones se mettaient en ordre et décidaient d’arrêter de nous faire sauter  l’humeur…

Imbibée d’hormones un jour, imbibées d’hormones toujours !

L’attaque des hormones ne s’arrête jamais.

C’est le côté obscur de la force :

  • enceinte, les hormones te font passer de l’euphorie aux chaudes larmes.
  • Après ton accouchement, leur chute vertigineuse te plombe le moral comme une pauvre palombe mise en joug par un impitoyable chasseur aviné.
  • Après, bien après, tu te tapes une bonne petite ménopause à base d’hormones dans le désordre.

Et encore, tout ça, ce ne sont que les grandes lignes, hein, je te ne parle même pas du syndrome pré-menstruel parce que sinon je vais pleurer (normal, je vais avoir mes règles).

Les hormones, une arme sexiste

Attention, voilà de la théorie : à cause de vous, les hormones féminines, il existe sur cette terre des gens qui font de vous des explications pour tout ce que nous, les femmes, faisons « de travers ».

Le bon vieux « elle a ses règles » pour expliquer avec élégance une saute d’humeur, prononcé par un collègue, un mari, un individu d’obédience mâle, est l’illustration du fait que nos hormones sont une arme pour nous discréditer, nous les dames.

Et oui, rien de moins.

Donc, les hormones féminines, je ne vous apprécie pas des masses, mais sachez que vous êtes à moi, et que je suis la seule à pouvoir vous brandir et vous accuser (à raison) quand je me transforme en hérisson.

Voilà, c’est tout.

Cordialement,

Bisous de la part de mes boutons, de mes poils et de mes règles douloureuses.

 

 

 

 

A propos de Béatrice Knoepfler

Journaliste, auteur d'un livre de grossesse et co-auteur de deux filles tout à fait géniales, Béatrice Knoepfler est également femme de ménage (chez elle), cuisinière, lavandière, joggeuse à la petite semaine, férue de littérature et de tissus liberty et nulle en crochet. Une vraie femme moderne, comme toi ! C'est d'ailleurs pour au moins une de ces bonnes raisons que c'est ta copine et notre super rédac'chef.