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Témoignages de mamans : « J’ai suivi un long parcours médical avant d’avoir un enfant »

Impatiente de me lancer dans notre « nouvelle vie »

Une petite présentation en quelques lignes

Virginie, 26 ans, pas d’enfants mais 2 beaux-enfants, enceinte (accouchement prévu dans 9 jours). Je suis bouchère dans une grande surface, j’habite Mettet en Belgique.

Peux tu nous raconter ton parcours médical ?

J’ai rencontré mon mari il y a 4 ans et nous sommes mariés depuis 2 ans. Il a été opéré pour ne plus avoir d’enfants il  y a 7 ans ( vasectomie irréversible). Le désir d’avoir un enfant est né progressivement mais je savais que c’était impossible, du moins je le croyais. Nous avons entamé les premières démarches avant notre mariage. Après une visite chez le gynécologue et une séance d’information, nous avons été dirigé vers la fécondation in vitro. Mon mari a subi alors une ponction testiculaire et épididymaire afin de récupérer des paillettes. Elles ont été congelées et j’ai entamé le premier traitement. Il a duré 1 mois et demi, entre spray nasal pour bloquer l’ovulation, et injection dans le ventre d’hormones afin de multiplier les ovules et de les faire grossir. Plusieurs visites de contrôles au centre pma (procréation médicalement assistée) afin de surveiller l’évolution. Une fois les ovules prêts, une injection finale effectuée par une infirmière compétente afin de déclencher l’ovulation. 2 jours après, une petite intervention chirurgicale sous anesthésie afin de ponctionner les ovocytes qui ont ensuite été placés avec une paillette décongelée pour l’insémination. Une attente de 5 jours pour annoncer qu’aucun embryons ne s’était formé.

Après cet échec, nous avons recommencé la même chose 2 mois plus tard. Même résultat, ça ne fonctionnait pas. Notre dossier est passé en réunion afin de trouver une autre solution. Il en ressortira que les spermatozoïdes de mon mari ne survivaient pas à la décongélation. La solution était de réopérer à nouveau mon mari le même jour où je me faisait ponctionner les ovocytes afin de procéder à une fécondation avec des paillettes non congelées et donc plus viables.

Au final et après 5 longs jours d’attentes, seuls 2 embryons se sont développés. On me les a transféré tous les deux le lendemain. Mais après 15 jours, je les ai perdu. Après 3 échecs difficiles à vivre psychologiquement autant pour mon mari que pour moi, nous avons été dirigé à nouveau vers une nouvelle solution: faire appel à un don de sperme anonyme.

Il aura fallu quelques temps pour que nous acceptions cette solution, le temps d’être certains que cela nous irait à tous les deux. Je redoutais que mon mari ne puisse pas accepter le bébé comme le « sien ». Nous avons bien sûr eu un suivi psychologique par une personne compétente dans le domaine, et notre décision a été définitive en sortant de notre rendez-vous, nous allions tenter le coup.

Le traitement était plus court et plus simple, 5 gélules à prendre pendant 5 jours. En 2 semaines, on me transférait les spermatozoïdes et 2 semaines plus tard, le verdict tombait, j’étais enfin enceinte!!!

Comment avez-vous réagit à l’annonce de la grossesse ?

Je me souviendrai toujours de ma réaction ce jour-là. J’ai pleuré presque toutes les larmes de mon corps. Après un combat qui me semblait loin d’être gagné, tous nos efforts ont été récompensés. Mon mari était aux anges. Nous n’avons pas pu garder la nouvelle rien que pour nous et l’avons partagé avec toute la famille qui, elle aussi, attendait cette bonne nouvelle depuis près de 2 ans. C’était tout simplement magique et l’un des plus beaux jours de ma vie.

Comment se déroule t-elle ?

Mis à part les petits maux de grossesses, je ne peux pas trop me plaindre. C’est quelque chose que j’attendais depuis si longtemps… J’ai dû arrêter de travailler tout de suite après l’annonce, pour ne pas risquer de le perdre et de devoir recommencer à nouveau toutes les opérations. Ici je suis presque à terme, notre petit bout devrait montrer son nez dans les jours à venir et j’attends ce moment avec une grande impatience. Le papa aussi d’ailleurs. Il m’a soutenu tout au long de cette grossesse. Ce bébé que je porte n’est pas considéré comme un bébé fait par traitement et de plus, par donneur. Mais simplement comme le fruit de notre amour que nous attendons depuis tant de temps.

Dans quel état d’esprit es-tu ?

Très confiante. Le fait d’être passée par tout ça m’a donné une force d’esprit incroyable. Je suis impatiente de me lancer dans notre « nouvelle vie » et je rêve de tenir notre bébé dans mes bras. Maintenant, je vais tout de même avouer que je ne compte pas avoir de second enfant. Je me suis battue de toutes mes forces afin de passer au dessus des échecs, mais sachant à quoi m’attendre, je ne pense pas me sentir prête à revivre cela. Mais bon, qui sait…

Que souhaiterais-tu dire aux femmes qui commencent tout juste leur parcours ?

La seule chose à dire, c’est qu’il ne faut pas baisser les bras ni désespérer. Pendant ces 2 ans, j’ai pensé abandonner plusieurs fois car ce n’est pas tous les jours facile à vivre. Mais il faut se battre. Il y a toujours une solution, j’en suis la preuve. Alors gardez espoir, le jeu en vaut vraiment la chandelle et toutes ces difficultés seront loin derrière vous une fois que vous serez prête à donner la vie. C’est une expérience inoubliable.

 

A propos de Béatrice Knoepfler

Journaliste, auteur d'un livre de grossesse et co-auteur de deux filles tout à fait géniales, Béatrice Knoepfler est également femme de ménage (chez elle), cuisinière, lavandière, joggeuse à la petite semaine, férue de littérature et de tissus liberty et nulle en crochet. Une vraie femme moderne, comme toi ! C'est d'ailleurs pour au moins une de ces bonnes raisons que c'est ta copine et notre super rédac'chef.