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Témoignages de mamans : « J’ai suivi un long parcours médical avant d’avoir un enfant »

 

Des jumeaux monozygotes

Une petite présentation en quelques lignes

Je m’appelle Laura, j’ai 22 ans, lui c’est papa il a 26 ans. Nous avons deux enfants (des jumeaux monozygote de bientôt 7 mois). Je suis maman au foyer et j’habite dans la Marne.

Peux tu nous raconter ton parcours médical ?

Notre parcours PMA a commencé en 2011 après une années d’essais bébé sans succès ( j’ai alors 19 ans). Ma gynéco me fait faire des examens qui prouvent que je suis OPK et que ma glaire cervical est « tueuse », elle est trop acide donc les spermatozoïdes sont litteralement tueés à son contact. Ma gynéco me met sous traitements (duphaston+ clomid) et je fais un régime spécial que m’a donné un ostéopathe.
9 mois passe et toujours rien. Nous décidons de faire faire des examens à mon mari, ce qui ne nous rassure pas du tout. Les résultats montrent qu’il a très peu de spermatozoïdes mobiles. Le verdict tombe : sans un coup de pouce de la médecine, notre projet bébé est remis en cause.

C’est difficile, j’ai pleuré tous les mois, de jour comme de nuit, surtout quand mes amies nous annonçaient leur grossesse, je ne pouvais pas m’empêcher d’être jalouse de leurs facilitées à avoir des enfants. Ce sentiment est horrible, mais incontrôlable.

En septembre 2012, un médecin du CECOS nous annonce une bonne nouvelle : nous allons pouvoir passer aux choses sérieuses. Il nous dit que début 2013, une FIV simple et une FIV ICSI pourra être faite si on le désire, donc bien sûr on accepte. Nous sommes heureux, notre rêve approche.
Janvier 2013, après de nombreux examens nous avons rendez-vous avec les sages-femmes. Elles m’expliquent le traitement que je vais devoir subir (car oui on le subit). Je décide de me faire les injections moi-même pour une question de facilité.

En février, je commence le traitement, qui est plutôt lourd. Il est en plusieurs phases, la première avant la ponction: injection de Décapeptyl, tous les soir en alternant droite, gauche, puis on ajoute Fostimon pendants 3 jours qu’on remplace par du Ménopur + un comprimé de dectancyl 1jr/2. Je poursuis tout ça pendant environ 20 jours, quand les follicules sont assez gros on me déclenche l’ovulation avec une injection de Gonadotrophine. 35h plus tard a lieu la ponction sous anesthésie générale. On me ponctionne 6 ovocytes, la douleur de la ponction est là, ce n’est pas du tout agréable, mais on tiens le coup, on continue…

2 jours plus tard l’hôpital nous appelle : « Bonjour! Nous avons 4 embryons, dont 2 en FIV simple et 2 en FIV ICSI, on vous attend à 12 h pour vous réimplanter les deux embryons issus de la FIV simple. Les deux autres seront cryogénisés. » Je peux vous dire que ce moment est très angoissant, et même temps on a l’impression d’être dans un rêve, quelle joie!!!

Comment avez-vous réagi à l’annonce de la grossesse et en apprenant qu’il s’agissait de jumeaux ?

Deux semaines plus tard, je fait un test (je suis du genre impatiente) il est négatif mais je sais que je l’ai fait trop tôt, au fond de moi je suis sur d’être enceinte. le 27 Mars mon deuxième test est POSITIF!! Je suis la plus heureuse du monde, j’ai envie de le dire au monde entier. Je réveille doucement mon mari et lui dis  » tu vas être Papa ». Il ne comprend pas trop au début, mais il est heureux, c’est beau de le voir si ému à ce moment là. Je confirme ma grossesse avec la fameuse prise de sang qui est elle aussi positive avec un taux à 253UI/L, je me dit que le taux est bas donc qu’un des deux embryons ne s’est pas accroché. Tant pis, un bébé c’est déjà bien…
11 Avril 2013 : 1ere écho j’aperçois furtivement deux petites « boules », la gynéco nous confirme que nous allons avoir Deux petits miracles!!! Que dire sur ce que l’on ressent à ce moment… de la peur, de la surprise, de l’angoisse, de la joie et de l’Amour. C’est très bizarre comme sentiments, on ne sais pas quoi penser pendant au moin une semaine. Passé tout ça, on ne regrette en aucun cas les années de galères, de douleurs et de pleurs.

Comment la grossesse s’est-elle déroulée ?

Deuxième écho, encore une surprise : on nous annonce que ce sont de « vrais » jumeaux. Mais aussi que ma grossesse est à risque car grossesse mono chorianique biamniotique ( un placenta et deux poches amniotique) alors pour moi les prochains mois riment avec repos a gogo.
Ma grossesse se passe bien : pas de nausées ni autres choses de ce genre. Mon mari est un homme en or il en a beaucoup fait pour me faciliter les choses. Arrivée à mon 5 éme mois de grossesse, les choses ne se passent plus aussi bien.

J’ai des contractions, je doit rester au lit au maximum. J’ai beaucoup de mal à dormir, à respirer et à marcher. En septembre, une sage femme vienta mon domicile pour me faire un monitoring, et mauvaise nouvelle, je dois aller d’urgence à l’hôpital, j’ai des contractions toutes les 5 min depuis 30min. Je suis à ce moment là à 29Sa ils ne pèsent que 1.2kg, c’est beaucoup trop tôt. J’appelle mon mari, il revient du travail et on file à l’hôpital. On essait de m’arrêter les contractions, on me fait une cure de célestene et j’ai un traitement d’adalate pendant 8 jours. Je suis hospitalisée en repos strict, le personnel est super, il me rassure et me montre des photos de bébés nés à 29 sa pour me préparer à voir mes petits garçons comme cela. J’ai peur, je pleure énormément, j’ai tellement peur qu’ils meurent.
Finalement, 15 jours plus tard je rentre chez moi en repos strict jusqu’à mon accouchement. A 34 SA à peine le schéma ce répète : je retourne à l’hôpital en urgence, ils me gardent car maintenant c’est la dernière ligne droite, on gagne un peu de temps, mais nos petits anges vont bientôt naitre.

Et l’accouchement ?

Dimanche 27 Octobre 2013, c’est aujourd’hui que nos petits garçons vont voir le jour, à 35 SA. On m’annonce que je doit accoucher par césarienne en urgence car un des bébés n’a plus beaucoup de liquide amniotique.
A 15 h 33 Owen pousse sont premier cri, il mesure 42 cm et pèse 2.010kg.
A 15 h 34 Aaron pousse lui aussi sont premier cri, il mesure 43.5cm et pèse 2.010kg.
Je suis seule, Papa n’a pas pu venir dans la salle d’opération car les médecins de garde n’ont pas accepté. Je ne sais pas trop quoi penser, j’ai l’impression qu’on m’a arraché mes enfants et en même temps je suis soulagée. Grâce à mon mari j’ai pu tenir mes amours de bébés 1 minute dans mes bras avant de partir en réa.
Le lendemain, je me suis levée dès que j’ai pu, et j’ai enfin pu voir mes bébés. Ils sont restés à l’URIP pendant 4 jours, c’était très dur pour moi car ils n’étaient pas avec moi. J’ai essayer de les allaiter mais ils n’ont jamais réussi a boire au sein. Aprés 1 semaine à essayer, ils se sont épuisés, ils ont du êtres intubés avec une sonde naso-gastrique. A partir de ce moment la je m’en suis tellement voulue que j’ai décidée de mettre au placard mes convictions et de leurs donner le biberon. Nos petits coeurs étaient en pleine form, donc après 9 jours nous sommes rentrés tous ensembles à la maison.

Comment s’est passé le retour à la maison ?

Le retour à la maison s’est bien passé. Mon mari est un Papa en or, il sait tout faire avec ses fils alors ça aide énormément. Les premiers mois sont quand même épuisants… Ca se calcule très bien : 16 biberons par 24 h, 300 couches par mois et quelques heures de sommeil par-ci par-là ! Toutes ces choses difficile sont oubliées chaque matin quand je vais dans la chambre de mes deux Amours et qu’ils me font leurs plus beaux sourires. Il ont bientôt 7 mois, ils sont merveilleux et nous comblent de bonheur.

Que souhaiterais-tu dire aux femmes qui commencent tout juste leur parcours ?

A toutes les femmes qui commencent leurs parcours PMA, je vous souhaite beaucoup de courage car il vous en faudra, je veux vous dire de ne jamais baisser les bras même si ce n’est pas tous les jours facile, soyez en sures, le jeu en vaut vraiment la chandelle.

Découvre en page suivante le témoignage de Cécile

A propos de Béatrice Knoepfler

Journaliste, auteur d'un livre de grossesse et co-auteur de deux filles tout à fait géniales, Béatrice Knoepfler est également femme de ménage (chez elle), cuisinière, lavandière, joggeuse à la petite semaine, férue de littérature et de tissus liberty et nulle en crochet. Une vraie femme moderne, comme toi ! C'est d'ailleurs pour au moins une de ces bonnes raisons que c'est ta copine et notre super rédac'chef.