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Maria Kang m’a ouvert les yeux sur le sens de la vie

Maria, merci ! Tu as raison : ces gens qui nous imposent leurs défauts physiques, ce n’est pas tolérable ! Ton but dans la vie est d’inspirer les autres ? Oh là là, c’est beau !!! Et ça marche en plus. Inspirée et convaincue grâce à toi, ma vie ne sera plus jamais la même.

 

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Chère Maria Kang, je te trouve très belle. C’est vrai, tu es canon dans ta tenue de fitness et, tu sais quoi, je ne suis pas jalouse.

Non, je te dis ça parce que, parfois, il y a des gens qui prennent des raccourcis sur tout et qui pensent que quand une femme est bien foutue, les autres veulent lui crever les yeux.

Mais toi tu n’es pas comme ça, heureusement.

Non, toi tu aimes le sport, et tu en fais parce que ça te plaît et que ça te rend très belle. Le seul truc, c’est que du coup, quand tu vois d’autres femmes qui ne sont pas comme toi, ça t’énerve ! Alors, forcément, c’est pas que tu n’aimes pas le boudin, mais tu aimerais bien leur rentrer dans le lard. Alors tu leur as dit « c’est quoi votre excuse », bande de grosses mollasses ? En toute simplicité.

Mais pas pour les embêter, non ! Toi, ton but dans la vie, c’est « d’inspirer » les gens.

Je vais te dire, Maria, tu as raison, et moi je te dis merci parce que désormais, tu es mon modèle.

Un concept qui s’adapte avantageusement

Tu vois, par exemple, j’aime pas trop les filles qui font des mèches de raton-laveur. Alors, comme tu m’inspires et que j’aime ta méthode, je vais faire une campagne ou je leur demanderai « c’est quoi votre excuse pour vous faire des mèches trop moches sur votre tête trop moche ? » et puis j’agiterai ma belle crinière tout le temps comme un gif vivant.

Il y a quand même des choses qu’on ne peut pas laisser passer dans l’existence, mince à la fin !

Et puis aussi, par exemple, j’ai de très beaux pieds. Je préfère te dire que dorénavant, si je croise un seul pied avec un oignon dans une tong, ça ne va pas se passer comme ça ! Direct, j’irai montrer mes beaux pieds en demandant « non mais dis-donc, toi, c’est quoi ton excuse ?! » Et puis je lui dirai d’aller se mettre dans un tunnel de taupe en attendant de se faire raboter les sabots parce que moi je ne supporte pas ça !

La perfection, c’est pourtant simple

Maria, grâce à toi j’ouvre enfin les yeux sur l’impolitesse et l’intolérance dont font preuve les gens qui ne sont pas comme toi et moi. C’est tout de même incroyable de voir comment ils essayent de nous imposer leur différence alors que c’est si simple d’être parfait.

Tu vois, la semaine dernière, j’ai regardé une vidéo sur les droits des femmes. Grâce à toi, je la vois d’un autre oeil. Dans tous les coins du monde, elles feraient quand même mieux d’aller faire du sport, ces meufs, au lieu de faire autre chose ! En plus, je te mets le lien, tu vas voir : y’a pas que des physiques faciles ! J’ai peur que ça te provoque une crise d’angoisse, mais j’espère que tu vas supporter.

Et puis ça me fait penser aussi à la mère d’une copine de ma fille que je vois à l’école. Elle est grosse, très grosse. Bon, d’accord elle a une maladie, mais ça va, hein. Grâce à toi, je vais lui dire de faire du sport, ça ne peut que lui faire du bien.

Les excuses, ça suffit

Tu vois, Maria, ce qu’il a de bien avec toi, c’est que ça me permet d’ouvrir les yeux sur les choses essentielles de la vie. Je te comprends parce que moi aussi j’ai des enfants, et que je trouve qu’après ça, un corps ferme c’est plus joli qu’une carcasse toute molle. C’est plus joli à regarder, et puis c’est plus facile à vivre, aussi.

Je te comprends parce que, comme toi, je suis une petite privilégiée qui peut se payer des cours de sport (bon, il est évident que tu en fais plus que moi) et le luxe d’aller faire du pilates 1 heure par semaine. Autant te dire que, grâce à ça, j’ai toutes les excuses du monde, qui s’accordent très bien avec les blouses que je porte pour dissimuler cette bedaine récalcitrante.

Grâce à toi, je comprends que le monde en général et les femmes en particulier se porteraient bien mieux si, au lieu de faire je ne sais quoi dans leur quotidien, toutes les femmes qui ont eu des enfants allaient faire du sport et puis c’est tout.

Halte aux gros, et aux moches, et aux pauvres aussi !

Je vais te dire, je ne supporte pas les gens qui n’ont pas d’excuse alors qu’ils sont gros. Pareil pour les moches. Pareil pour les pauvres. Et je ne te parle pas des autres, hein, parce que toi et moi on n’est pas du genre à prendre les raccourcis dont je te parlais au début.

Grâce à ton audacieuse vision des choses, tu rends un fier service à toutes les femmes qui ont besoin de cet élan solidaire dans un monde où il n’est pas nécessaire de se poser d’autres questions que d’être bien gaulée en faisant du sport.

Grâce à toi, je comprends enfin que le monde est divisé en deux : les boudins et les belles. Et que si les boudins sont ce qu’elles sont, c’est parce qu’elles ne font pas de sport. Ce qui est inexcusable.

J’apprends que, derrière ça, dans la vie, il y a les gentils et les méchants, les moches et les beaux, les volontaires et les lopettes. Je ne serai pas étonnée que ton président Barack Obama t’appelle pour te demander de régler les petits soucis dans le monde. D’autant qu’il est plutôt svelte.

J’aimerai bien que François Hollande fasse pareil avec moi – ça serait la moindre des choses – mais il a repris un peu, dernièrement… Ça marche aussi pour les hommes ton truc ? Parce que si oui, direct j’envoie une lettre à l’Élysée.

Bon, Maria, je vois bien que là, il faut que je te laisse parce que tu as ton cours de body-streching et que tu commences à trépigner dans tes petites baskets. Tu vois, débarrassée de ces inepties genre compassion, empathie, compréhension et respect des autres, je me sens déjà beaucoup plus légère.

Ça me donne envie d’aller courir, un peu comme un âne après une carotte, quand j’y pense. Je suis sûre que tu vois très bien ce que je veux dire, non ?

 

 

A propos de Béatrice Knoepfler

Journaliste, auteur d'un livre de grossesse et co-auteur de deux filles tout à fait géniales, Béatrice Knoepfler est également femme de ménage (chez elle), cuisinière, lavandière, joggeuse à la petite semaine, férue de littérature et de tissus liberty et nulle en crochet. Une vraie femme moderne, comme toi ! C'est d'ailleurs pour au moins une de ces bonnes raisons que c'est ta copine et notre super rédac'chef.