La dyspraxie est souvent diagnostiquée dans les premières années de l’école primaire. C’est là que les troubles de l’apprentissage deviennent visibles. Il ne faut pas minimiser l’impact de ce diagnostic sur les parents qui découvrent que « quelque chose ne va pas » chez leur enfant : ce handicap invisible est difficile à comprendre et à accepter.
Le diagnostic est un nouveau début
C’est lors d’un rendez-vous avec l’enseignant, ou parce qu’on se rend compte qu’il y a des choses qui semblent simples que l’enfant ne parvient pas à faire. Ca peut être au cours des devoirs : l’enfant n’y arrive pas, semble ne pas comprendre, écrit mal… Les parents, confrontés à ce qui semble une limite de leur enfant, ont beaucoup de mal à comprendre et à accepter qu’il n’y arrive pas. Et, bien souvent, ils s’énervent, le grondent… Et puis, sur les conseils de l’enseignant, du psychologue ou du médecin scolaire, ils s’embarquent dans la quête du diagnostic. Médecin, pédiatre, neuro-pédiatre, bilan psychologique, bilan de psychomotricité, bilan orthophonique… L’un d’entre-eux, ou plusieurs, ou tous, et le diagnostic tombe – affirmé par le neuro-pédiatre – : l’enfant est dyspraxique. C’est un autre début pour les parents : il faut comprendre, et accepter ce handicap invisible. Et ça peut être long.
La culpabilité… elle n’a pas lieu d’être
La première question que l’on se pose – et, principalement les mères, il faut bien le dire – est : « qu’est-ce que j’ai fait? ». On ne peut pas s’empêcher de culpabiliser, de chercher une explication, de se remettre en question. C’est un sentiment terrible… mais humain, et plein d’amour aussi. Pourtant, cette culpabilité n’a pas lieu d’être. Car aucun facteur de risque n’a été identifié pour la dyspraxie, et aucun gène n’y est associé. Aucune recherche scientifique ne peut affirmer à ce jour que la dyspraxie est héréditaire ou transmise par l’un ou l’autre des parents. On ne sait pas d’où ça vient ni pourquoi. Culpabiliser ne sert à rien… tout comme accepter de ne pas avoir d’explication peut être difficile, mais il faut s’y résoudre : c’est comme ça.
« Dormir les yeux ouverts »
Quand on apprend que son enfant est dyspraxique, outre la difficulté -souvent inavouée et, d’ailleurs, ce n’est pas bien grave – d’admettre qu’il n’est pas parfait, il faut comprendre… l’incompréhensible. Parce qu’on n’est pas soi-même dyspraxique, intégrer et ne pas oublier à quel point chaque geste de l’enfant nécessite de la concentration est compliqué. Comprendre que cette concentration extrême pour réaliser des choses qui nous paraissent si simples (attraper un verre, boutonner son manteau, faire du vélo…) le fatigue énormément n’est pas évident. Autre difficulté : bien comprendre que la dyspraxie n’est pas une histoire de capacité intellectuelle. Quand l’enfant « n’y arrive pas », cela n’a jamais rien à voir avec son intelligence, c’est son trouble de la motricité qui l’empêche de réussir ce qu’il veut faire.