La maternité, c’est un truc tellement personnel, instinctif, que personne ne devrait avoir le droit de juger… Pourtant, personne ne s’en prive. 2 mamans, qui ont depuis accouché de leur troisième enfant, nous raconte ô combien il est parfois difficile de faire face au jugement de l’autre.
« Cette troisième grossesse a été une vraie surprise. Je prenais la pilule, et cela n’était pas du tout prévu dans notre plan de vie. Sauf que c’est arrivé, et que nous étions très heureux de cette nouvelle avec mon mari. La première personne à qui nous l’avons annoncé était ma mère. Mamie gâteuse, nous venions de la combler. Deuxième personne au courant : le père de mon mari, qui depuis qu’il est veuf, ne vit que pour ses petits-enfants. Idem que pour la première : la réaction fut forte et pleine d’émotion. Troisième personne : ma sœur. Là : blanc, grand silence. Elle me rétorque : « Et tu comptes le garder ? »… « EUH oui, nous sommes heureux ». Sa réaction m’a quasi paralysé. S’en est suivie une longue litanie sur les difficultés d’être mère de trois enfants, la fatigue, le manque de temps pour nous, etc. Sa réaction m’a complètement blasé. Après ce p’tit coup dur, je n’ai quasiment entendu plus que du négatif : « mais vous êtes tombés sur la tête ! », « c’est un accident ? », « tu vas faire quoi ? »… Même mon employeur n’a rien trouvé de mieux que de me prévenir qu’il sera difficile pour moi d’assurer carrière et famille nombreuse. Une hécatombe ! Finalement, à part nos deux plus proches parents, personne ne trouvait que c’était une bonne idée. Je vous avoue que j’ai pas mal cogité après toutes ces réactions négatives : était-ce une bonne chose ? Heureusement que j’ai un mari au top, qui pas une seule seconde n’a douté. Il m’a toujours soutenue, il a toujours été très heureux de ce troisième bébé… Depuis tout n’est que bonheur ! Et je mets un point d’honneur à faire de mon mieux (même si je suis débordée) pour faire taire toutes ces mauvaises longues qui m’ont parfois profondément blessées ».
Johanna.
« Lorsque notre fille a eu trois ans, nous nous sentions prêts avec mon compagnon pour nous lancer dans un petit deuxième… Et nous l’avons fait ! Au bout de six mois, j’étais de nouveau enceinte et très heureuse. Lors de l’écho, on a vu que le gynéco ne réagissait pas comme pour la première. Il insistait, semblait faire des calculs… Et nous a annoncé : « j’espère que vous êtes prêts pour la vie à 5 ! ». J’avoue que cette annonce a été un choc. Je n’avais jamais pensé être mère de trois enfants… Une famille nombreuse. On a carrément paniqué… Et puis on a relativisé ! Deuxième révélation : nous attendions deux petites filles ! C’est vrai qu’on rêvait secrètement d’un p’tit gars et je me disais que j’avais plus de chances, mais non, notre progéniture était 100% Girly. Au-delà de tout le bonheur et toutes les émotions ressenties à ce moment-là, on a franchement été choqué par les réactions de certains de nos amis. Le meilleur pote de mon homme nous a carrément demandé si je comptais avorter « parce que trois, ça fait beaucoup » ? Une amie à moi m’a clairement prédit que j’allais forcément tomber en dépression avec trois gosses sur les bras (Madame Irma, merci), et une collègue de boulot m’a fait comprendre qu’elle aurait avorté quitte à se relancer juste après pour n’en avoir qu’un… C’était terrible et d’une violence inouïe. On a coupé les ponts avec nos amis et je ne parle plus à cette « collègue ». On a trouvé leurs réactions franchement déplacées. Je pense que je peux tout entendre mais il y a des manières de dire les choses… ».
Andréa.