Tu es devenue une Mère et tu rôdes malgré toi dans les parcs et autres lieux où piaillent la marmaille. Parcs, sortie d’école, entrée de centre de loisirs… là où il y a un enfant, il y a très souvent une mère pas loin. Comme toi, quoi. Mais est-ce une copine potentielle pour autant ?
Mère normale et vide abyssal
Cette mère avait l’air normale. Enfin, normale d’après moi.
J’aimais bien son style, elle avait l’air sympa. Et en plus, elle avait l’air polie.
Je me suis dit « bein tiens, v’là l’aubaine ! Se faire une nouvelle copine Mère, pourquoi pas ? » (en vrai je ne parle pas tout à fait comme ça, mais c’est pour te donner une idée de l’idée). Croisée au parc, re-croisée à la sortie de l’école, re-re-croisée à la réunion de parents d’élèves : le temps d’agir fut venu ! De « bonjour » je suis passée à une ébauche de conversation, pleine d’espoir.
Et là… non, madame, ça ne va pas être possible. Ce n’est pas qu’on ne voulait pas se parler, c’est qu’on n’avait rien à se dire !
Jamais. Incompatibilité totale de communication. Elle me parlait du froid en février, je ne savais pas quoi lui répondre. Je lui parlais de l’exo de grammaire des devoirs, elle s’en foutait.
Depuis, même échanger un bonjour est devenu trop mortel : on a arrêté, on sera jamais copines.
Copine ? Ah non, mais copain, d’accord !
Connais-tu ce bon vieil adage « A défaut de grives, on prend des merles » ? Noui ?
Bon, en résumé, ça revient à dire que si y’a pas de copine potentielle dans le vivier du parc ou de la sortie de la crèche, celle-ci peut être avantageusement remplacée par son pendant masculin : le copain.
J’en ai moi même fait l’expérience un jour où je demandais à l’assistante maternelle quel genre de jouet je pouvais acheter pour ma fille de 2 ans (bein oui, je ne savais pas, je débutais, aussi, hein…).
Un papa présent rigola de cette question naïve et de la crise de féminisme qui suivi quand je dis que je ne voulais pas investir dans un chariot de ménage.
On est devenu copains ! Et même mieux, au fil du temps : on est devenus amis, lui, sa femme, l’Homme et moi ! Comme quoi, c’est possible.
L’habit ne fait pas la mère
Cette mère, en escarpins au parc, a recueilli toute ma sympathie dès le premier regard.
Quelle audace de déambuler sur 9 centimètres dans les gravillons et les sols qui rebondissent autour des toboggans !
Oui, il faut dire qu’au parc, on a le temps de s’attacher aux détails… Une fois, j’ai même vu un bourgeon se transformer en feuille en temps réel tellement je m’ennuyais.
Fixette sur les souliers, je me suis dit qu’une Mère avec des chaussures pareilles ne pouvait qu’être une femme fantastique. Je nous voyais déjà courir le pavé pour partager ensemble notre passion commune de la godasse qui déchire, rire en se regardant la hauteur de talons…
Sûre de mon fait, je suis allée la voir illico : « j’aime beaucoup vos chaussures. »
Et là… « Vous pouvez toujours crever pour que je vous dise d’où elles viennent. »
Copine-copine-copine !!!
Elle me parle, rigole, je lui réponds, on se marre.
Trop génial, voilà enfin la copine Mère que je cherchais !
C’est merveilleux, je ne serai plus jamais seule au parc, on pourra parler épisiotomie, syndrôme pré-menstruel, parce qu’on est des mères, des vraies, à-la-vie-à-la-mort !
… sauf que c’est la nounou.
Le fait que les deux enfants qu’elles surveillaient se ressemblaient autant que des contrefaçons aurait du me mettre la puce à l’oreille. Son jeune âge aussi, encore que…
Bon, c’est pas grave, je me sens gourde, mais j’ai quand même trouvé une copine. C’est toujours ça de gagné !