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La première échographie, dans les yeux de papa

Je m’étais projeté : j’imaginais les couches, les pleurs, et plein d’autres trucs… Ça, c’est quand j’ai su que j’allais être papa. Et puis la première échographie a eu lieu. Notre première rencontre… j’ai beau être fort et tout et tout, mais ce jour là….

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Là plupart du temps, l’arrivée d’un enfant est planifiée, voulue.
Nous, ce ne fût pas le cas, un accident, enfin un heureux accident, voire un accident en connaissance de cause.
Donc voilà, on a quelques doutes, on passe à la pharmacie et le test de grossesse nous confirme ce que nous pressentions : nous allons devenir parents !
Le sentiment qui domine est la joie mais, rapidement, je me projette.

Ca y est je vais être papa, je vais basculer dans une autre dimension, celle des nuits fragmentées, des couches sales et des pleurs, ça fait rêver !
Après ces projections merveilleuse sur mon futur rôle de père, je suis rattrapé par une autre envie, celle de voir mon enfant, même s’il a encore la taille d’une cacahuète.

Et cette attente est longue… plusieurs semaines, quand on attend un rendez-vous, c’est interminable.
Mais enfin, un jour, nous y sommes, maman -enfin la future maman relève son tee-shirt – le médecin enduit son ventre légèrement rebondi de gel et, après avoir tâtonné quelques instants afin de trouver le meilleur angle de vue, il nous présente à notre progéniture.

Emotion, émotion…

Il est déjà incroyablement télégénique malgré le fait qu’il se donne assez peu en spectacle.
On attend ce moment depuis deux mois déjà, je trouve que la moindre des corrections aurait été de nous faire au moins un petit coucou !
Cela aurait suffit à faire perler une larme sur la joue de sa mère, qui est assez sensible à ce genre de petite attention.

Mais moi non, je suis un homme et un homme est bien attendu insensible à ce genre de chose ! Insensible ? Mon oeil ! J’ai eu les deux qui se ont mis à piquer très fort… Parce que j’ai compris, face à cette toute petite chose qui gigotait sur l’écran en noir et blanc, que ma vie allait changer à jamais.
Même s’il ne faisait pas « coucou », même s’il n’a pas non plus voulu nous montrer ses parties intimes. Par pudeur, sûrement. Déjà le portrait de son père celui là !

Mais ceci eût le mérite de repousser nos débats sur la recherche du prénom à l’écho suivante…
Malgré ce manque de coopération de mon fils – oui car nous l’apprendrons deux mois plus tard, c’est un garçon – ce moment reste assez marquant, car c’est le jour où j’ai vu mon enfant pour la première fois. En noir et blanc et avec des mains palmées, certes, mais quel bonheur de pouvoir enfin l’apercevoir…

A propos de Jérémy Sens

La trentaine flamboyante, Jérémy est père célibataire d’un petit garçon. Et ça l’inspire ! Fin observateur du quotidien de son fils - et même des enfants des autres - Jérémy parle avec humour et sensibilité de la paternité dans les années 2010 : petite ou grande place du père, mini-questions et vastes réponses (ou vastes absences de réponses, c’est selon !), il est également champion de air-guitare en duo avec son fils.