Au début, on ne sait pas où c’est. Au milieu, on le localise (à la faveur « d’événements de la vie », comme on dit) et, à la fin, on l’oublie ou on le maudit. Le périnée, cet inconnu ! Et pourtant, un soutien dont toute femme a bien besoin : partons joyeusement à sa découverte, mon amie !
Je cherchais un sujet à la fois fédérateur et glamour pour ma chronique de vie de mum’s du mercredi (attention, je ne suis pas en train de te dire que je ne suis pas mère les autres jours de la semaine, ne te méprends pas).
Comme j’ai déjà parlé des seins, j’ai immédiatement pensé à un sujet qui remplit très bien ces deux conditions : le périnée.
Tu sais, le truc que tu sais pas trop comment c’est fichu, mais dont on te parle beaucoup enceinte et qu’on te rééduque avec poésie après ?
Le truc que si jamais il te lâche, je ne te dirai pas que tu es dans le popo mais plutôt dans le pipi (pardon) ?
Découvrons le périnée, youpi !
Si tu fais un coup de Wikipédia, tu apprendras ça : « Le périnée est la paroi intérieur du pelvis, fermant le détroit inférieur. Chez la femme, il contient l’extrémité inférieure des voies digestive, urinaire et génitale. »
Nous voilà bien informées, merci !
Non, en vrai, le périnée, c’est un peu comme un fond de culotte en muscles que tu n’enlèverais jamais.
C’est un peu comme une bande élastique super serrée, souple mais ferme comme une escalope de poulet cru.
Sauf que ce n’est pas une escalope.
Non, le périnée, c’est le truc dont on te parle à fond pendant ta grossesse : tu dois le sentir, le contracter, le masser, il doit s’ouvrir comme une fleur, ect…
Mais, est-ce par pudeur ? Par absence de sensation ? Par je-ne-sais-quoi d’autre ?
Toujours est-il que, souvent, le périnée, on ne comprend toujours pas bien ce que c’est, ni comment ça marche.
Jusqu’au jour où – au hasard : à la faveur d’un accouchement – un individu dont c’est le métier juge pertinent de te le découper un peu-beaucoup-passionnément pour que ton bébé puisse sortir.
C’est là, grâce à l’épisiotomie, que tu découvres en pleurant que ok, c’est bon, t’as bien compris où c’est maintenant, le périnée.
Délaissé, ton ami le périnée va se comporter comme une morue
Ton ami le périnée – qui, au passage, soutient gentiment tes organes internes que tu n’aimerais pas voir étalés au vu et au su de tout le monde – est comme tous tes vrais amis : si tu le délaisses, que tu le méprises, que tu l’oublies, il va souffrir.
D’abord en silence, puis, las de voir que tu l’as trahi sale garce (excuse-le, il est en colère), il va se rappeler à ton souvenir et te faire des misères.
Odieuses, les misères.
Tu rigoles ? Pfuit, une goutte de pipi échappée ! Tu tousses ? Deux gouttes. Tu éternues ? Trois gouttes. Tu vas faire un jogging ? Ma pauvre, attends-toi au pire et change de culotte.
C’est comme ça : tu le négliges, il te lâche. Ramollo, déprimé, il ouvre les vannes. Sans jamais te prévenir. A n’importe quel âge. Et si tu continues à l’ignorer, il va te pourrir la vie.
Le périnée est gentil, il est très ouvert !
Pour éviter cette brouille aux conséquences désastreuses (je vais te le dire tout de go : si tu ne t’occupes pas de ton périnée, tu te feras pipi dessus et ça sera horrible), tu DOIS rééduquer ton périnée après ta grossesse.
Même si tu crois que ça va. Même si tu dis que tu n’as pas le temps. Même si t’as pas envie.
Tu as automatiquement 10 séances prises en charge par l’assurance maladie : fais-les, c’est un conseil d’amie.
Ton périnée t’aimera toute ta vie et toi, tu éviteras les couches pour mémé à 45 ans.
Pour le rééduquer, tu peux aller voir une sage-femme ou un kinésithérapeute. C’est là que tu verras que ton périnée est très ouvert.
Car il acceptera soit les doigts de la sage-femme, soit la sonde du kiné pour se faire réparer et t’assurer une vie propre et sèche. N’est-ce pas merveilleux ?
Arrivée à ce stade de la chronique, tu ne verras peut-être plus jamais une escalope de poulet de la même façon.
Pardon. Mais puisses-tu penser à faire attention à ton périnée, c’est bien l’essentiel ! Tu n’en as qu’un, alors que dans le poulet, au pire, il te restera toujours l’aile ou la cuisse.