Passer du temps avec ses enfants : oui, évidemment. Mais en passer beaucoup-beaucoup, notamment en se disant qu’on n’a pas le droit de faire autrement : non. Une étude démontre que c’est la qualité et non la quantité de temps passé qui compte. Maman, déculpabilise et respire !
On appelle ça « hyper-parenting » ou « hyper parentalité », ce phénomène analysé d’abord aux Etats-Unis mais qui a dépassé les frontières pour s’insinuer peu à peu dans les cultures européennes.
L’hyper parentalité, c’est cette obligation de dédier tout ce qu’on a à nos enfants. Temps, attention, argent, sentiments : une sorte de quête permanente et de contrôle total pour à la fois assurer la performance de l’enfant mais aussi se rassurer dans notre rôle de parent.
C’est le journaliste britannique Carl Honoré qui a, le premier, expliqué ce phénomène dans son livre Under Pressure: Rescuing Our Children from the Culture of Hyper-Parenting paru outre-Atlantique en 2008 et traduit en français sous le titre « Laissez les enfants tranquilles ! », paru en 2014 en édition de poche en France.
Un ouvrage censé et surtout pas moralisateur ni culpabilisant qui met en lumière le sur-investissement des parents, et particulièrement des mères, dans la vie de leur(s) enfant(s). Autant d’individus qui souffrent de cette hyper parentalité, comme le décrit très bien cet article publié sur le site Enfants Quebec.
Mais une toute récente étude américaine va peut-être permettre à tout le monde de se détendre un peu. Publiée dans le Journal of Mariage and Family et consacrée plus particulièrement aux mères actives, cette étude démontre tout simplement que ce n’est pas la quantité de temps passé avec ses enfants qui compte, mais la qualité.
Menée sur des mères d’enfants âgés de 3 à 11 ans, l’étude montre qu’il n’existe pas de liens entre réussite scolaire, bien être émotionnel et comportement général et nombre d’heures passées avec les parents, seul ou à deux.
Plus précisément, c’est donc la qualité de ce temps passé qui prime sur la quantité.
Mais la qualité, qu’est-ce que c’est ?
C’est un vrai moment de partage, d’échange, affectueux et détendu. Pour les unes, une histoire le soir, pour les autres 2 heures de pâte à modeler.
Car c’est aussi ce qu’il est intéressant de retirer de cette étude : qualité et quantité sont avant tout affaires de disponibilité, de choix, d’envie qui, si elles sont tournées vers l’épanouissement de l’enfant, ont bien évidemment toutes leur légitimité.
Chaque parent fait comme il peut pour passer du temps avec ses enfants, la bonne nouvelle c’est qu’on a le droit de ne pas culpabiliser si on en passe peu, que ce soit pour de réelles raisons professionnelles ou pour tout autre qui ne laisse que peu de place au choix.
« Peu mais bien », c’est mieux que « beaucoup-par-sentiment-d’obligation », non ?
L’étude ne dit pas s’il existe un « temps idéal minimum » à passer avec ses enfants, on compte tout de même sur le bon sens de chacun pour l’évaluer mais, dans tous les cas, il est préférable de passer du bon temps, avec ses enfants ou pas, plutôt que d’enchaîner des heures de culpabilité, n’est-ce pas ?
Car il y a un temps pour tout… et surtout pour tout le monde !