Vers neuf mois, l’enfant manipule ses jouets avec aisance et saisit les petits objets avec la pince que forment le pouce et l’index. Dans le courant de la deuxième année, il acquiert de nouvelles habiletés motrices comme manger avec la cuillère, boire avec la timbale et tenir le crayon. Il peut alors se lancer dans le gribouillage et découvrir le dessin. Justement, en parlant de dessin, faut-il encourager son enfant à gribouiller ? René Baldy* répond à la question.
Oui ! Le gribouillage est parfois dévalorisé pourtant il permet d’acquérir des capacités utiles pour la suite.
En gribouillant, l’enfant se prépare à dessiner et même à écrire. Il entraîne sa motricité fine, apprend à se concentrer et à orienter son attention vers un but.
Qu’est-ce que je peux faire avec ce crayon ? se demande t-il : le sucer, le lancer en l’air… Dès les premiers gribouillages, il découvre que c’est un instrument de tracé et apprend à « bien » le tenir. Il découvre aussi qu’il faut gribouiller sur la feuille pas sur la table, que le papier se troue et la mine se casse si on appuie trop fort, qu’il faut reboucher le feutre, sinon il sèche, qu’il faut bien l’orienter sinon on se met de l’encre plein la bouche…
On dit que l’appétit vient en mangeant et si l’envie de dessiner venait en gribouillant ?
Extrait de « Comprendre les dessins de son enfant » aux éditions Eyrolles, 19,90 €
Auteur : René Baldy est professeur émérite des Universités. Il a enseigné la psychologie du développement de l’enfant à l’Université Paul Valéry de Montpellier et publié articles et livres sur l’évolution du dessin et de la représentation de l’espace chez l’enfant.