Ton enfant fait des « bêtises » ? Des « caprices » ? Il n’est « pas sage » ? Autant de termes qu’on trouve souvent dans les bouches des parents, mais que veulent-ils réellement dire ? Sont-ils adaptés ? Et si on changeait pour voir ? Voici une façon inédite d’aborder le comportement de l’enfant, et son éducation. C’est parti mon Kiki !
Bêtise : défaut d’intelligence, de jugement.
Voilà donc la définition de « bêtise » selon le dictionnaire. Donc, ça voudrait dire que ton enfant est totalement débile, puisque tu viens de le dire, il a fait une bêtise.
Non, bien entendu, ce n’est pas du tout ce que tu as voulu dire. Et pourtant… Renverser un verre, par exemple, est soit une maladresse, soit une expérience.
Parce qu’il faut grandir pour connaître le sens des limites et pour savoir ce qu’il est possible de faire et de ne pas faire. Et, il suffit de regarder : un enfant, c’est petit. Donc, bêtise, non, ça ne colle pas.
Par contre, je ne suis pas en train de te dire que, du coup, étant donné que ce n’est pas une bêtise, il faut laisser couler. Non, mais expliquer c’est toujours mieux que hurler.
Caprice : changement imprévisible, désir subit
Pourquoi un enfant se met-il soudainement dans un état indescriptible qui a tendance à exaspérer ses parents ou à leur mettre la honte si c’est en public ? On dit alors qu’il fait un caprice.
Ok. Mais qu’est-ce que ça veut dire ? Tout simplement qu’il veut quelque chose absolument et que le débordement d’émotions que ça provoque chez lui se manifeste comme ça.
Et si on se posait la question « A quel âge ai-je été capable de gérer mes émotions ? » ? Dans le cas d’un caprice, l’apaisement reste la meilleure carte à jouer.
Conneries : sottises, stupidités
« Il ne fait que ça ! » : bien souvent, les parents le disent et s’en agacent. Ca rejoint l’idée de « bêtise », mais si l’enfant ne fait que ça, à longueur de temps, ça mérite peut-être de se poser une question simple : pourquoi ?
Bien souvent, un enfant qui les accumulent n’exprime qu’une chose, c’est la demande d’attention sereine.
Etre sage : être prudent, réfléchi, modéré, raisonnable
C’est rigolo, non, avec les synonymes ? Voyons-voyons, est-ce que ces mots collent avec le monde de l’enfance ? Non.
La prudence, ça s’apprend. La réflexion, ça se nourrit. La modération, ça se travaille. Quant à être raisonnable… « Sois sage ! »revient à dire « sois celui que je veux que tu sois ! ».
On essaye autre chose ? L’enfant apprend à se comporter en société en fonction des modèles que ses parents lui proposent. Bien sûr, il ne peut pas faire n’importe quoi, n’importe quand et n’importe où, mais de là à « consulter sa raison » (c’est la définition de la sagesse), il ne faut pas trop en demander…
Les mots, et après ?
Adapter sa façon de parler des comportements des enfants est une chose, mais qu’en est-il du comportement des parents ?
Si vous voulez aller plus loin, je vous conseille le livre de Catherine Dumonteil-Kremer, Une nouvelle autorité sans punition ni fessée, Nathan, 12, 90 €.
On y trouve des choses très intéressantes, notamment sur la pose des limites et la façon de réagir face aux colères et autres expressions « troublantes » que peuvent avoir les enfants.