Le jeu prend une nouvelle dimension avec l’ado. Il est désormais capable de vous tenir tête. Heureusement qu’il y a un adulte dans la famille…
Ne me mentez pas. Vous aussi parfois vous laissez vos enfants gagner.
A la bataille, au puissance 4, au tennis ou au jeu des sept familles, vous n’avez pas toujours été au top de vos modestes capacités.
Un petit arrangement avec la glorieuse incertitude du sport qui vous assure un enfant épanoui au poil brillant.
Ce qui vient de se passer est bien plus grave.
Elle m’a battu à Mario Kart à la régulière.
Pire, il faut que je vous l’avoue, elle a recommencé 5 minutes plus tard.
Nouveau signe vérifiable de son entrée furieuse dans l’adolescence, elle arrive parfaitement à coordonner ses mouvements, à rester concentrée et à me doubler dans les tournants.
Bon, ne dramatisons pas.
Certes, je ne peux pas exprimer face à elle ma douleur de pilote d’essai humilié. Elle ne peut pas apprendre que c’est la première (et deuxième) fois qu’elle me « bat en vrai ». Un pan entier de ce qu’il reste de la confiance qu’elle avait placé en moi s’effondrerait sur le champ. Toutes ces petites victoires, même contrefaites n’étaient bien entendu que des preuves d’amour et des encouragements. Je ne vais pas moi-même arracher les derniers pétales de son enfance.
Bien sûr, je peux philosopher et me féliciter d’avoir appris à mon enfant, devenu aujourd’hui ado, les rudiments de la conduite automobile. Je lui ai bien enseigné même puisque désormais, l’élève ridiculise le maître.
En même temps, comment peut-elle continuer à se construire si elle ne respecte plus la toute puissance paternelle ? Et moi, quelle légitimité puis-je avoir si je la sais plus rapide que moi ?
Et que penser de cette jeunesse insolente qui ne respecte plus ses ainés ?
Je n’avais pas trouvé de solution à ces épineux problèmes avant qu’elle ne me porte le coup fatal.
Ça s’est passé le lendemain, je n’ai pas la preuve, mais j’en suis sûr. Sur le circuit dans le désert, elle m’a laissé gagner !