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Comment moi, papa, j’ai accouché à l’accouchement

Tu es maman, tu es papa, et  tu ne me contrediras pas : on a beau s’y préparer dans tous les sens, on ne peut pas savoir comment on réagira le jour de l’accouchement. Et le mien, enfin plutôt celui de ma compagne en fait, n’a pas été des plus simples.

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Perte des eaux ?!

On a attendu sagement pendant 9 mois, et puis, alors qu’on pense que c’est commencé depuis tout ce temps, on réalise qu’on se goure : tout commence par la perte des eaux ! Et là, je la regarde, elle me regarde, on se regarde.  Ca y est, on sait qu’on va devenir parents ! Comme dans les films. Sauf que ça dure maximum 10 minutes pour les parents de cinéma, et que nous… Bon, on est un petit peu moins rapide.

Dilatation du col : poésie

Déjà, quand on est arrivé à la clinique au milieu de la nuit, on s’est bien rendu compte de notre manque d’originalité (par rapport aux films, notamment). C’était le branle-bas de combat aux urgences, vu que la moitié de la ville avait décider d’accoucher ce soir là. Pour l’exclu, on repassera.
Mais « on » a quand même eu droit à l’accueil d’usage. Parmi les joyeusetés, l’examen régulier pour voir si le col se dilate… Mais là, non. Il ne se dilate pas. No dilatation. Déja, rien que le mot me fait peur. Mais la tête de ma compagne à chaque palpation du col, c’était carrément terrifiant.
Je suis gentil, je vais t’épargner les détails. Mais 36 petites heures environ après être arrivé à la maternité, passant de « complètement surexcité » à « c’est long, non ? », on a fini par se rendre compte que la tête de notre progéniture ne passait pas par les voies dites naturelles…

Absence de dilatation… changement de scénario

… Une nouvelle qui nous a emplit de joie puisqu’elle nous a dirigée vers le bloc opératoire. Entre angoisse et déprime, mon coeur à balancé, mais heureusement, je n’ai pas eu trop le temps de gamberger puisque j’ai eu le privilège (et là, je suis sérieux, parce que ça ne se fait pas trop) d’assister à une césarienne d’urgence. Je suis un dur à cuire, j’ai survécu.
Parce que je me disais qu’après ce long délai de souffrance et d’épuisement pour elle, et de soutien et de réconfort pour moi, nous allons enfin le voir.

Il n’existe pas de meilleur film au monde

Ce moment incroyable est difficilement descriptible. J’ai réellement eu l’impression d’être spectateur de ma propre vie pendant quelques instants, la sensation d’être dans un rêve. On me passe mon bébé tout bleu devant le nez et je ne sais pas trop comment réagir… mais quelques instant plus tard, il réapparait.
Tout rose et tout rond pour notre premier contact avec lui. Le bonheur, l’émotion, une petite larme au coin de l’œil.
Puis vient rapidement pour moi le temps du peau à peau avec ce petit être qui est la chair de ma chair. Le moment de faire connaissance, enfin, après nos nombreuses discussions quand il était encore dans le ventre de sa mère.
Voilà ce que peut être un accouchement pour un papa tout neuf : de la patience, un peu d’humour, du soutien, de la fatigue, du réconfort, un poil de glandouille, de la disponibilité… et puis de l’amour, tout simplement.

A propos de Jérémy Sens

La trentaine flamboyante, Jérémy est père célibataire d’un petit garçon. Et ça l’inspire ! Fin observateur du quotidien de son fils - et même des enfants des autres - Jérémy parle avec humour et sensibilité de la paternité dans les années 2010 : petite ou grande place du père, mini-questions et vastes réponses (ou vastes absences de réponses, c’est selon !), il est également champion de air-guitare en duo avec son fils.