Drôles de mums Le site des futures et jeunes mamans
Quelle époque, mes ami(e)s, quelle époque ! Quand en 1950, il suffisait de dire « Si tu n’es pas sage, tu n’auras pas ton orange à Noël » pour calmer son mouflet coiffé au bol, les menaces parentales ont subi, tout comme la société, une légère évolution technologique. La preuve avec ces 5 phrases qui prouvent que tu es un parent d’aujourd’hui.
Plantation du décor pour être sûr qu’on est bien un parent des années de maintenant
D’abord, plantons le décor. Comme ça, quand des scientifiques moulés dans des combinaisons argentées étudieront le site des Drôles de Mums en l’an 12 036 pour se faire une idée précise de ce qu’était la parentalité en 2014 (et un peu avant), ils auront besoin de détails précis pour reconstituer la scène dans leur Musée des Femmes et des Hommes d’Avant, projetée par faisceaux lumineux en diamant dans la rétine de leur animal de compagnie et de leur belle-mère.
A cette époque bénie des années 2010, les enfants ne sont donc plus coiffés au bol (en dehors des écoles privées), la petite méchouille décolorée qui a fait fureur auprès des parents étranges ou d’obédience romanichelle dans les années 80/90 a, fort heureusement, disparu des surfaces capillaires, et les mioches ont des engins fonctionnant grâce à la Fée Electricité pour se divertir ou, accessoirement, se cultiver. Mais quand même plus pour jouer, parce que pour se cultiver, il y a notamment ce qu’on appelle « l’école ».
On ne réprimande plus les enfants à l’aide d’un martinet depuis belle lurette, mais le parent des années d’aujourd’hui pratique la menace à base de soustraction de jeu préféré. Les plus solides mettent leur plan machiavélique à exécution, mais il semblerait qu’ils soient peu nombreux, ce qui fait hurler des pédo-psychiatres qui écrivent des livres pas contents, mais ce n’est pas le sujet.
Tadam… roulement de tambour… voilà les 5 phrases :
Tu te calmes, sinon je te prends ta DS !
Ouh ! Les gros yeux ! La grosse menace ! En plein élevage de chiots en 3 D habillés comme des meneuses de revue, cette phrase est anxiogène pour l’enfant et peut produire son petit effet. On peut la précéder de « Range ta chambre, sinon… ».
Bien que basée sur le principe peu orthodoxe en matière d’éducation du chantage, elle fait ses preuves depuis l’an 2005, année de sortie de la première Nintendo DS (tu pourras frimer dans les dîners de geeks grâce à cette info véridique).
Rends-moi l’I-pad !
Il est 21 h 07, l’enfant a confondu son livre avec l’I-pad, il glande dans son lit sur un jeu quelconque au lieu de compulser un Bescherelle pour conjuguer le verbe « kiffer » au plus que parfait anglo-normand et, pendant ce temps là, maman est en crise d’hypoglycémie numérique.
Si dans moins de 2 minutes elle n’obtient pas sa dose de Candy Crush, elle se transformera en hyène. D’où cette injonction prononcée sur un ton impérieux. Cette phrase a été proférée pour la première fois par un parent en 2010. Depuis, la première version de l’I-pad sert à caler la chatière, mais le cri n’a pas évolué.
Tu seras privée de Grand Galop !
Depuis 2009 en France, tout plein de fifilles se rêvent à un moment de leur vie cavalières dans un camp d’entrainement où il n’y a pas trop de parents. La faute à Grand Galop, série avec des filles dedans qui font du canasson et ont plein d’aventures problématiques, avec notamment une méchante.
Dur-dur. Et quand les filles ne s’entraînent pas à tournicoter dans un manège, elles chantent et font des clips. C’est trop super génial. Menacer de priver sa fille de Grand Galop est un outrage passible de la bouderie capitale. C’est encore pire que d’insulter un poney, ce qui n’est pas peu dire.
Je vais brûler tes cartes Pokémon !
L’enfant de sexe garçon des années 2010 est un petit être passablement intriguant : souvent incapable d’intégrer que le verbe conjugué prend un « s » avec « tu », il comprend pourtant instinctivement le très obscur règlement des cartes Pokémon… Du jour où il découvre l’existence de ces cartes, il devient totalement dingue. Devenir le meilleur dresseur de Pokémon du monde de l’univers devient une obsession comparable à celle de sa mère pour Candy Crush.
Il se met à parler la carte Energie à tout bout de champ et – fait unique dans son existence – fait preuve du sens de l’ordre d’un leader nord-coréen pour les classer dans des chemises spéciales. En réalité, les parents ne brûlent pas les cartes Pokémon de leur gamin, parce que ça revient à mettre le feu à son propre porte-monnaie. Mais la menace, mon amie, toujours la menace…
Flash Mac Queen va partir à la casse !
Un jour, des gens ont inventé un dessin animé avec des bagnoles dedans, avec un leader dénommé Flash McQueen, dans un éventuel vibrant hommage au Steeve du même nom, mais ça, les enfants s’en cognent. D’ailleurs, ils trouvent aussi tout à fait normal qu’un véhicule parle. Bien heureux monde de l’enfance où tout est normal… Donc, du dessin animé qui hypnotise la quasi-totalité des garçons depuis 2006, a découlé une flopée de produits dérivés, dont les petites voitures sont les moins hideuses.
Menacer d’envoyer ces foutues caisses à la fourrière ou à la casse si ton enfant n’est pas sage peut avoir un effet bénéfique sur son comportement désastreux. Mais, là encore, les parents ne concluent jamais cette intimidation par une vraie réalisation. Mais c’est pas grave, parce que les enfants ne s’en rendent pas compte tout de suite.
Voilà, après cette démonstration implacable, tu dois pouvoir te situer sur l’échelle temporelle des parents d’aujourd’hui. Ceci fait, tu seras aimable de restituer ta tablette/ton ordi/ton smartphone à ton enfant ou, le cas échéant, de classer ses cartes Pokémon en fredonnant un air de Grand Galop.
