« Une maman, un métier » donne la parole aux mamans qui bossent, mais pas seulement ! On s’interroge sur l’incidence de la maternité sur la façon de faire son métier, et inversement. Bertille est infirmière auprès d’adultes polyhandicapés et maman d’un petit garçon. Maternité, horaires, organisation, elle nous parle de son quotidien.
DDM – Bonjour, qui es-tu ? Que fais–tu ? Où vis-tu ? Et avec qui ?
Bonjour ! Je m’appelle Bertille, j’ai 29 ans. Je vis en Normandie depuis l’obtention de mon diplôme d’état d’infirmière en avril 2007. J’ai fait mes études en, Lorraine et je me suis installé en Normandie car je voulais retourner vivre près de ma meilleure amie. J’ai rencontré mon mari début 2008 et nous nous sommes mariés en octobre 2009. Notre fils Florent est né le 11/11/11 Mon mari travaillant à Pais, cet enfant savait qu’il fallait qu’il arrive un jour férié.
DDM – Tu es infirmière. En quoi cela consiste-t-il au quotidien ? Comment organises-tu ta vie professionnelle et ta vie familiale ?
La vie de famille n’est pas toujours simple à gérer à cause de mes horaires de travail et surtout de mon roulement. J’ai tout de même l’avantage de travailler sur un roulement de 3 semaines qui est fixe (mon planning revient au début au bout de 3 semaines), du coup je peux assez facilement prévoir les choses à l’avance.
Florent a parfois des horaires de garde très large (7h45/19H30) car je travaille en 12h, et comme dis plus haut mon mari travaille sur Paris. Trouver une assistante maternelle n’a pas été une mince affaire. Nous avons essuyé beaucoup de refus à l’annonce de mon métier. Nous avons finalement trouvé UN assistant maternel formidable et très souple sur les heures de gardes (et heureusement vu les changements de planning au dernier moment). L’entrée récente à l’école n’a pas été simple non plus. La demande de dérogation pour faire entrer Florent à l’école de son ass-mat ayant été refusé, on a du trouver une solution en urgence (finalement garde partagé avec la fille des voisins dont les parents sont médecins).
Par contre il y a un avantage formidable, c’est que j’ai des jour de repos en semaine. Je dirais que le plus pénible c’est le fait de bosser les week-end et les jours fériés. Je ne vois presque pas mon fils dans ces cas-là. Par contre mon mari en profite bien lui !
Nous n’avons du coup pas vraiment d’organisation fixe dans notre semaine vu mon planning, mais du coup c’est sympa, tout les jours sont différents.
DDM – Est-ce que ton métier a une incidence sur la façon dont tu élèves ton enfant ? C’est-à-dire, est-ce que les situations que tu rencontres ont un écho sur ta vie familiale ?
Je pense, oui, que mon métier à une incidence sur l’éducation de Florent. Il est habitué à l’imprévu et au changement de dernière minute, il s’adapte bien. Je travaille avec des adultes polyhandicapés donc je pense aussi que je mesure tout les jours la chance que j’ai d’avoir un enfant en bonne santé et qui se développe bien. Par contre on essaie de lui inculquer de bonnes bases d’éducation (un minimum de politesse et savoir être correct en société quoi).
J’ai parfois du mal à laisser mon travail à sa place. Certaines situations me touchent plus que d’autres et il m’arrive d’en parler à la maison, et donc Florent entend. Il questionne parfois mais pas encore beaucoup. Je l’ai déjà emmené à mon travail, il aime bien venir, et les résidents adorent quand un enfant vient les voir.
DDM – Qu’est-ce qui te touche le plus dans ton métier ? Pourquoi l’as-tu choisi ?
Ce sont les situations et les parcours de vie de mes résidents qui me touchent le plus.
J’ai choisi ce métier suite au décès de mon grand-père quand j’avais 16 ans. Il est mort d’un cancer, et après son départ j’ai remis en question la voix que j’avais choisi (le journalisme). Il a donc fallu que je me batte pour rester en filière littéraire et passer le concours en fin de terminale (la conseillère d’orientation me disait que c’était impossible à réussir avec ce bac, et j’ai eu le concours du premier coup et haut la main ). 13 ans après je suis toujours aussi fière d’avoir fait ce choix, et j’espère que mon grand-père serait fière de moi. Mon autre grand-père était handicapé, donc c’est un univers que j’aie toujours côtoyé. Je pense que ça a aussi bien influencé mon choix de lieu de travail.
DDM – Maman et infirmière, c’est difficile ? Ou la question ne se pose pas ?
C’est pas tout les jours facile mais la question ne se pose pas:D
Les changements de planning de dernière minute ne sont pas toujours simple à gérer mais on y arrive pas trop mal pour le moment !