Lettre aux vacances d’été

Chères vacances d’été, sans nouvelles de vous depuis 1 an, je me permets de vous écrire une lettre pour faire le point avant de vous attaquer. En effet, nos relations sont complexes depuis que je ne suis plus seule à profiter de vous, et j’aimerai qu’on se mette d’accord pour passer vous et moi un bon moment.

Je vous vois arriver, comme chaque année, avec votre cortège de crèmes solaires et de destinations où il fait presque toujours beau, sauf si c’est en Bretagne (bisous les bretons, je blague, hein). Je dois vous dire, chères vacances d’été, que je vous aime toujours, mais que, comme tout ce qui passe au travers des âges, vous avez pris ce qu’il convient d’appeler un coup de vieux.

Bon, il faut bien dire que, depuis l’arrivée de mes fantastiques enfants, notre rythme commun s’est modifié à tel point qu’il ne nous appartient plus !

Réagissez, voyons : on s’est fait chourrer notre bon temps par mes enfants !

Avant, les vacances rimaient avec

Glandouille et job d’été, ce qui, avec un soupçon d’organisation, n’était pas incompatible.

Maintenant, les vacances ont ce petit quelque chose de pas différent du tout du reste de l’année, qu’on pourrait appeler « job à temps plein 24/24« . Même avec beaucoup d’organisation.

Et avec deux enfants, surtout.

Avant, les vacances voulaient dire

Aller à la plage, certes, mais surtout à n’importe quelle heure ! Limite avec n’importe qui, et en maillot deux pièces.

Que sont devenus ces heureux moments d’insouciance ? Ils se sont emballés dans un paréo doublé d’un tankini option gaine en titane incorporée et nous voilà obligées vous et moi de respecter des horaires d’escadron nord-coréen pour fouler le sable ! Interdite, votre caresse entre 10 heures et 16 heures, sous le prétexte fallacieux de protéger mes enfants du soleil.

Mais j’en veux, moi, du soleil à n’importe quelle heure sous ma protection 50 +++ !

Avant, les vacances signifiaient…

Apéros en terrasse et repas à n’importe quelle heure, potentiellement composé de n’importe quoi. Entre une bonne côte de boeuf au barbecue et une fontaine de vin rosé, maman pouvait tout à la fois se gaver et se saoûler pour la bonne et simple raison qu’elle ne s’appelait pas encore « maman ». On s’amusait bien, vous et moi.

Mais que dire de cette franche rigolade des repas à heures fixes pour les enfants choupidoux et de l’effet si bénéfique de ne plus avoir de gueule de bois ?

Avant les vacances, ça roulait…

Tranquille. Nous évoluions vous et moi en toute quiétude, cheveux au vent, en vélo.

Fini, le vélo pépère-tranquille : le nouveau moyen de transport des vacances, c’est la poussette. Soit un engin totalement impossible à charrier dans le sable et dont l’ombrelle est conçue exclusivement pour me faire perdre un oeil.

Alors, chères vacances d’été…

Je voudrais vous dire que je vous ai tant aimé, et que vous me le rendiez bien étant donné que je finissais plumée comme une cigale pour vous célébrer à longueur de temps.

Notez que ça, ça n’a pas beaucoup changé, mais plus à mon seul « bénéfice ».

Je compte donc sur vous pour qu’on se retrouve dans la joie et la bonne humeur, avec si possible de temps en temps une soirée sans enfants. Mais je veux bien garder papa, pour avoir l’impression d’être dedans vous.

Merci d’avoir la délicatesse de ne pas relever quand vous verrez que je m’éclate pour de vrai à jouer à la boulangère dans le sable avec mes enfants, quand je serai contente de me coucher tôt, quand je me pavanerai sur un port avec ma ravissante petite dernière dans sa poussette sans ombrelle…

Allez, d’accord, on va passer du bon temps vous et moi, même si on n’a plus vraiment 20 ans.