On nous demande à nous les mamans d’être toujours au top, de sourire, d’être épanouie. Mais tout n’est pas toujours si simple. Parfois, on a le blues et on ose pas forcément le montrer ni en parler. Trois mamans ont choisi de témoigner sur le sujet.
« Après la naissance de mon fils, j’ai vécu une première semaine au top. Je me sentais bien, mère, responsable… Une semaine après notre retour à la maison, les choses ont commencé à se gâter. J’avais l’impression de ne plus rien gérer, de ne pas faire ce qu’il fallait pour mon p’tit bout. S’en sont suivies trois semaines de déprime totale : je pleurais toute la journée, je me sentais seule, abandonnée de tous. Mon mari ne savait plus quoi faire, quoi me dire, il était totalement désemparé. Sa mère est alors venue me parler et m’a proposé de s’installer chez nous pour me donner un coup de main. Un joli geste quand on sait que l’on ne s’est jamais vraiment apprécié. Elle a tout pris en main, m’a montré comment faire, jamais condescendante, toujours avec beaucoup de bienveillance. Elle m’a avoué avoir vécu la même chose, je ne la remercierai jamais assez pour ce qu’elle a fait pour moi, pour nous ».
Claire, 32 ans.
« J’ai adoré être enceinte. Être au cœur de toutes les attentions, écouter les gens me parler, me demander des nouvelles, me dire que j’étais belle… Moi qui suis plutôt renfermée, je me suis sentie épanouie, et comme j’ai tendance à douter de moi, voir mon entourage s’en soucier me faisait beaucoup de bien. Le jour où j’ai accouché, tout a basculé. Les gens ne me demandaient plus comment j’allais, mais comment elle allait. Mes copines qui me trouvaient si jolie, me parlaient tout à coup de régime. Plus personne ne me regardait. J’étais celle qui a accouché, toujours trop grosse avec un air de déterrée. J’ai très honte de ce que j’ai pu ressentir, notamment d’avoir été jalouse de l’attention qu’on portait à ma fille et plus à moi… J’ai mis des semaines, des mois à me relever de tout ça. Je suis allée voir un psy, qui a su trouver les mots et m’expliquer que ce que je ressentais n’était pas MAL, ni condamnable. Cela m’a fait un bien fou. Depuis, j’essaie de m’imposer auprès des autres en tant que mère, et plus en tant que femme enceinte ».
Cléa, 26 ans
« Mon fils a été très difficile les premiers mois. Il dormait très peu, me réveillait toutes les heures, était souvent malade. A tout vouloir assurer sans ne rien déléguer à mon mari, je me suis épuisée : j’ai perdu les 12 kilos pris pendant ma grossesse et cinq de plus en quelques semaines. J’étais nerveuse, irritable mais je voulais prouver que je pouvais y arriver. C’est mon corps qui m’a lâché. J’ai multiplié les malaises, fait des chutes de tensions, et j’ai dû être hospitalisée. Mon docteur m’a dit stop, et c’est mon mari qui a pris le relais. Depuis, on partage les tâches. Je ne peux même pas blâmer mon homme qui ne demandait qu’à aider car je ne lui laissais aucune place dans notre duo mère-fils. Aujourd’hui, tout est rentré dans l’ordre, consciente que l’idéalisation de la maman qui fait tout peut faire beaucoup de mal… ».
Pauline, 34 ans.