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Témoignage : mon homme, jaloux de mon fils

Florence, 33 ans nous a écrit pour nous demander de publier son témoignage. Sa vie a été bouleversée par la jalousie excessive de son compagnon, jalousie qui a fait voler son couple en éclat.

jalousie

L’amour fou

« J’ai connu mon homme très jeune, à 16 ans au lycée. Une histoire somme toute banale, deux ados qui tombent éperdument amoureux l’un de l’autre, et qui commencent leurs vies de jeunes adultes à deux. On s’est installé ensemble, on a commencé à travailler chacun de notre côté et nous étions toujours aussi amoureux. Combien de fois ai-je pu entendre ma mère me dire que je ne profitais pas de la vie, que je me mettais en couple trop jeune, que je manquais d’expérience. Mais je m’en foutais, on s’aimait un point c’est tout.

Désillusions

Après quasi dix ans d’amour, à 27 ans, je suis tombée enceinte. J’étais ravie ce cette nouvelle mais pas mon mec. « Pas prêts, avec des situations financières instables », les semaines qui ont suivi ont été un bourrage de crâne permanent pour me dissuader de le garder, et je l’ai cru. J’ai avorté, je lui faisais confiance. On aurait un bébé ensemble c’est sûr, mais pas maintenant…

On a continué notre petit bout de vie et tout se passait très bien. Je m’étais très bien remise de mon intervention et la vie normale a repris son cours. On a vécu deux ans de plénitude totale : on est parti en vacances à l’étranger, il me couvrait de cadeaux, une vraie princesse. Et je suis retombée enceinte. Mais cette fois, c’était différent. On avait tout pour nous : de l’argent, un appartement… Quand je lui ai annoncé la nouvelle, alors que je pensais qu’il serait fou de bonheur, il a utilisé le même discours, les mêmes mots (gravés en moi) que ceux prononcés deux ans plus tôt. Ce fût un électrochoc. Pour moi, il était impensable d’envisager un nouvel avortement. On a longuement discuté, je me suis battue corps et âme pour garder ce bébé et il m’a écouté m’avouant qu’il était terrorisé à l’idée d’avoir un enfant. Je l’ai rassuré et il a cédé.

Complication

Mon premier trimestre a été compliqué. Nausées, vomissements, j’étais totalement à l’ouest et ma libido à zéro. Mon homme ne comprenait pas, me disait que je changeais, que je n’étais plus comme avant. Je faisais le nécessaire pour le contenter car je sentais que la situation était critique. J’ai vraiment eu une grossesse difficile et ce jusqu’au dernier jour. Il me reprochait sans cesse d’être différente, je serrais les dents, avec l’envie folle de lui dire de me comprendre mais rien n’y faisais. Il me reprochait de me laisser aller, de ne plus prendre soin de moi, de ne plus penser à lui. J’étais épuisée, je ne me sentais pas de lutter. Et puis j’ai accouché.

Mon fils est né

Un accouchement facile, sans douleur, un jour exceptionnel. Quand j’ai vu Hugo, j’en ai pleuré, et je lui ai dis en souriant : « tu es l’homme de ma vie ». J’ai croisé le regard de mon mec qui s’est aussitôt assombri, et j’ai compris, plus rien ne serait comme avant. Les premiers jours à la maternité ont été très difficiles. Bébé me rendait très heureuse, mais mon homme ne se réjouissait de rien. Il ne m’aidait pas, ne le prenait pas dans ses bras, était patraque. Il prétextait être fatigué sauf que ça a duré plus d’un an.

Alors que mon fils m’apportait tous les jours de nouvelles joies, lui ne faisait que regarder, comme un figurant. J’ai mis quelques mois à retrouver ma libido d’antan, et il me reprochait sans cesse de changer, de ne penser qu’à mon bébé, de le laisser de côté. Je me suis longtemps voilée la face, pensant que l’arrivée d’un enfant changeait un couple. J’ai longtemps pensé qu’il changerait mais rien. Un jour, j’ai explosé.

La vérité

J’ai hurlé sur cet homme que je ne reconnaissais plus, en lui demandant des explications, pourquoi était-il si différent et agissait-il comme un étranger face à notre fils. Il m’a dit froidement en me regardant dans les yeux : « il n’y plus que lui qui compte ». « Mon fils, mais c’est notre fils » lui ai-je rétorqué ! Il a quitté la maison une semaine sans me donner des nouvelles. Moi j’ai continué ma vie en me disant qu’il était en dépression. Il est revenu une semaine plus tard, et m’a avoué ne pas trouver sa place dans cette nouvelle famille, que je ne le regardais plus comme avant et qu’il ne se sentait pas de continuer comme ça. Je ne sais pas ce qu’il m’a pris mais je lui ai dit de partir, de nous laisser Hugo et moi…

Non les choses ne seraient plus jamais comme avant, nous sommes trois désormais et il fallait qu’il s’y fasse. Je ne me suis jamais sentie aussi forte, je sais que c’est mon fils qui me donne autant d’énergie. Je ne veux pas d’un père qui ne le câline pas, je ne veux pas d’un homme qui se sente amoindri à cause d’un enfant, je ne veux pas d’un partenaire jaloux, qui se sente en concurrence alors qu’il devrait être si fier. Mon homme est parti depuis. Je sais par des amis qu’il s’est retrouvé une copine, beaucoup plus jeune que moi et que ça se passe bien. Je ne lui en veux même pas. Aujourd’hui je suis maman, je me sens forte, prête à tout pour offrir à mon enfant la plus belle des vies… Et seule s’il le faut.

 

À propos Anne-Laure Galluchon

Maman d'une adolescente en pleine puberté, d'une petite puce de 5 ans et d'un petit bonhomme de 6 mois, je suis une vraie pile électrique. Faut que ça bouge tout le temps ! On dit de moi que j'ai une sacrée répartie mais quand on est maman, on a plutôt intérêt à ne pas se laisser marcher sur les pieds. Je dis tout haut ce que beaucoup de mamans pensent tout bas !

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