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Témoignage de maman : Elise, sans langue de bois

Maman depuis 1 an, Élise te parle des clichés qu’elle a eu du mal à supporter pendant sa grossesse et de sa conception de la vie de mère aujourd’hui. Un témoignage franc et plein de bon sens.

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Petite présentation en quelques lignes

Je suis une vieille jeune maman, c’est-à-dire que j’ai repoussé aussi longtemps que j’ai pu le moment de passer le cap d’une première grossesse. J’étais littéralement morte de trouille (pour plein de raisons personnelles obscures) à l’idée d’être responsable d’un petit être innocent. Finalement, la vie m’a mise devant le fait accompli : un bébé surprise s’est tapé l’incruste dans mon utérus juste avant mon 29ème anniversaire. Il vient de fêter son premier anniversaire… et il est AMAZING !

Qu’est ce qui t’a plus le plus dans la grossesse ?

Les gens sont plus attentionnés envers nous. C’est d’autant plus appréciable lorsqu’on vit en région parisienne, loin de sa famille, dans un contexte social parfois dur et froid. Dans un monde idéal, on devrait tous se comporter comme ça les uns envers les autres, vieux, handicapé, enceinte ou pas.

Qu’est ce qui t’a déplu le plus ?
Tous les messages dont on nous bombarde en permanence. Quand on est enceinte, il faut forcément être heureuse, épanouie, rayonnante, déjà débordante d’amour pour le bébé à venir. Il faut donner le sein / non le biberon / non le sein. Attention à votre alimentation, si vous mangez trop sucré, le bébé va grossir et l’accouchement sera plus compliqué. Etc. Etc. Etc… 
Le suivi médical m’a aussi paru lourd et contraignant. J’ai l’impression d’avoir passé 9 mois à faire pipi dans des gobelets, à me faire pomper du sang et à accepter les doigts de tous les praticiens du département dans mon vagin. 
D’une manière générale, je trouve qu’on infantilise complètement les femmes enceintes en leur dictant ce qu’elles doivent faire, manger, vivre, et pire ce ça : ce qu’elles doivent penser et ressentir.

Est-ce que quelque chose t’a manqué dans le suivi de ta grossesse ?


J’aurais apprécié avoir l’accompagnement doux et bienveillant de la sage-femme qui s’est occupée de moi après l’accouchement, pour ma rééducation périnéale. Je vis loin de ma famille, loin de ma mère, de ma grand-mère, de ma sœur aînée ou de mon ancienne nourrice. Par sa gentillesse, par ses conseils, cette présence maternelle de substitution m’a beaucoup aidée. La qualité des relations humaines qui se nouent avec les personnes qui nous suivent me paraît extrêmement importante pour vivre les choses sereinement.

Quelle est la phrase la plus bête que tu aies entendu ?

« Alors, tu es super épanouie ? »

Comment le papa a réagi à l’annonce de sa future paternité  ?

Il a été un peu surpris, car cette grossesse est arrivée plus tôt que ce qui était prévu sur notre planning. Mais la nouvelle l’a rempli de joie. Il rêvait depuis longtemps de devenir papa.

Comment a-t-il vécu la grossesse ?

Enceinte, il paraît que j’étais 10 fois plus pénible, susceptible et à fleur de peau que d’habitude. Je n’en avais bien entendu pas du tout conscience. Mais je sais que cette grossesse n’a pas été une partie de plaisir pour lui !

Quel est le truc le plus bizarre que tu aies eu envie de manger ?

Le plus bizarre, ce n’était pas tant l’aliment ou le plat en question mais plutôt le moment de la journée. Je me souviens par exemple d’une irrépressible envie de foie gras à 9h00 du matin. La charcuterie m’a beaucoup manqué pendant ma grossesse. D’ailleurs à la maternité, mon conjoint a été chargé de m’apporter des tartines de rillettes !

Comment as-tu vécu la modification de ton corps ?

Aussi bizarre que ça puisse paraître, je n’ai pas perçu d’énormes modifications. Ma circonférence a augmenté et mon centre de gravité s’est déplacé, certes, mais ça ne m’a jamais empêché de vaquer à mes occupations habituelles, de grimper les escaliers 4 à 4 ou de courir dans tous les sens. A chaque fois que je croisais mon reflet dans une vitrine, j’étais toute étonnée : « ah tiens, oui, j’avais oublié que j’avais un gros ventre ! »

Est-ce que tu as suivi une préparation à l’accouchement, si oui, laquelle ?

Nous avons fait de l’haptonomie… avec une sage-femme qui ne nous convenait pas du tout. Pendant les séances, mon regard croisait régulièrement celui de mon conjoint et j’essayais de lui dire avec les yeux « oui je sais, ça paraît cucul ce qu’elle nous raconte, mais je t’en prie, garde tes réflexions pour toi ! » Je pense que cette méthode peut apporter énormément, mais qu’il faut vraiment bien choisir la personne avec laquelle on la pratique.

Et la sexualité dans tout ça ?

J’ai la chance que mon gros ventre n’intimide jamais mon conjoint. J’étais toujours aussi désirable à ses yeux. En ce qui me concerne, je me sentais canon avec ma belle poitrine pleine (je n’en ai jamais eu autant de ma vie !) et mon teint rayonnant (une première aussi, d’habitude, il est plutôt terne et brouillé).
Niveau libido, ça fonctionnait par vagues. Très calme la plupart du temps, et puis tout à coup, sans savoir pourquoi, paf, ça s’emballait !

Un accessoire ou quelque chose qui a changé ta vie enceinte ?

L’eau minérale aromatisée au citron. De manière générale, je ne bois pas assez. En fait, je déteste l’eau ! J’ai trouvé cette combine pour me forcer à boire suffisamment (pour le bébé, pour ma santé).

Une marque ou un produit fétiche pendant ta grossesse ?

La lingerie d’allaitement Anielina, que l’on peut tout à fait commencer à porter avant d’accoucher. Les modèles sont à la fois sexy et charmants, doux et confortables : des qualités loin d’être négligeables lorsqu’on est enceinte ou jeune accouchée ! En plus, c’est une styliste française qui se cache derrière cette marque et les modèles sont réalisés en coton bio.

Être enceinte, pour toi, c’est… ?

Pas un état si spécial que ça. Autour de moi, on m’avait décrit une sensation de plénitude absolue, la joie de sentir un petit être grandir à l’intérieur de soi, etc. J’ai été très déçue de constater que je n’avais absolument pas l’impression de vivre sur un nuage de barbe-à-papa saupoudré de cocaïne et pour être honnête, je me suis sentie flouée ! Chez moi, la grossesse n’a pas changé pas grand-chose. Cette étape de ma vie ne m’a pas paru particulièrement chargée de sens. Sentir mon fils bouger dans mon ventre ne m’a jamais émue aux larmes. Il était là pour 9 mois, voilà, point. Pas de quoi en faire tout un foin. Par contre, je trouvais ça extrêmement pratique de pouvoir trimballer mon bébé n’importe où et lui faire partager des tas d’expérience (concert, nourriture…) sans avoir des tonnes de matériel à transporter !

Et si tu devais donner un conseil à une future maman, ce serait… ?

J’aurais tellement de choses à dire à une future maman, tellement ! 
Je pense que je commencerais par lui conseiller de garder sa liberté : c’est à elle d’inventer la maman qu’elle va devenir, indépendamment de tous les préceptes et de tous les bons conseils dont on va l’assommer. Il faut se renseigner et piocher à droite et à gauche ce qui nous correspond, se laisser guider par son bon sens et son bébé. Je ne parle pas d’instinct maternel, parce que les scientifiques ont prouvé que ça n’existait pas. Devenir maman, c’est une relation qui se construit petit à petit, des gestes qui s’acquièrent en regardant les autres mamans, en testant des choses, en faisant des erreurs aussi.

Il ne faut également pas hésiter à se laisser aider. On n’est pas obligée d’être une wonderwoman qui gère tout merveilleusement bien. C’est pas pour rien qu’il y a les conjoints, les mamans, les copines, etc. Ils peuvent donner un coup de main sur le ménage, les repas, le linge et évidemment, les soins au bébé. Et si le moral flanche vraiment, ne pas hésiter à pousser la porte de la psychologue de la maternité, de sa sage-femme, d’une PMI.
Future maman, jeune maman, surtout ne t’inquiète pas : ce n’est pas parce qu’on prend un mauvais départ dans la maternité ou qu’il nous arrive de déraper qu’on est une mauvaise mère.

À propos Anne-Laure Galluchon

Maman d'une adolescente en pleine puberté, d'une petite puce de 5 ans et d'un petit bonhomme de 6 mois, je suis une vraie pile électrique. Faut que ça bouge tout le temps ! On dit de moi que j'ai une sacrée répartie mais quand on est maman, on a plutôt intérêt à ne pas se laisser marcher sur les pieds. Je dis tout haut ce que beaucoup de mamans pensent tout bas !

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