Quand on est jeune, on y pense, on en rêve. L’indépendance, la liberté, l’autonomie… Dès qu’on a l’âge et le budget, on se lance. Le précieux sésame s’obtient donc vers la vingtaine… ou beaucoup, beaucoup plus tard. Tu ne vois pas de quoi je parle ? Je t’explique…
Je n’en rêvais pas vraiment et puis, là où j’habitais, c’était plus une contrainte qu’une aide. J’ai gravi les échelons de la vie tranquillement. Moi mon rêve, c’était de devenir journaliste (j’étais très forte en orthographe et en rédaction). Oui, je voulais être journaliste.
Et maman aussi, mais bon je m’égare là.
Les années passent et sans m’en rendre compte j’ai déjà 31 ans. On m’offre alors l’opportunité de passer « ce fameux rêve » de tout jeune qui se respecte.
Déception, je n’y suis pas, je n’ai pas envie, j’ai peur. J’abandonne !
À 35 ans (enceinte de mon premier, oui oui tu as compris, un de mes rêves se réalise ! ) je me lance toute seule, comme une grande. J’étudie, je travaille d’arrache-pied et j’obtiens la première étape avec une grande fierté.
Mais la seconde étape sera semée d’embûches, les professionnels que j’ai rencontré n’en sont pas, c’est un gouffre financier, ma motivation et ma détermination en prennent un sacré coup. Nouvel échec !
Me voilà donc à 40 ans avec mes deux loulous (entre temps, j’en ai fait un second, par contre je ne suis toujours pas devenue journaliste) avec un (comme certains pourraient le qualifier) handicap de taille !
Mes copines l’ont quasiment toutes (sauf une), elles sont indépendantes, autonome, libres, les cheveux au vent (oui elles crânent un peu mes copines !).
J’avoue je les envie mais je ne me plains pas. Ma vie serait certes plus confortable avec, mais pour l’instant ce sera sans. Les avis sont différents quand on apprend ou connait ma situation : parfois désolés, parfois horrifiés, parfois très étonnés, mais ils ont par contre tous la même question : « Mais qu’est ce que t’a foutu ? »
Aujourd’hui, je m’adapte, je colore mon quotidien quand j’ai une course à faire avec mes enfants, je joue le chef de gare, le clown, mes petits sont biens, et c’est pour l’instant tout ce qui m’importe, ça me prends effectivement plus d’énergie, d’organisation mais je m’adapte tel un caméléon. Ne voyons pas de handicap là où il n’y en a pas, ne voyons pas la misère quand elle n’est pas là, prenons juste les choses du bon côté.
Une fois une amie m’a dit sur un air très étonné, voire très choquée, quand elle l’a appris. « Mais c’est un truc de ouf ? » m’a t-elle sorti sans prendre de gants. Le truc de ouf serait que j’emmène mes enfants à l’école en hélicoptère ! (rien que pour voir les yeux de mon grand, j’adorerais !) Je ne peux pas dire que ça me manque mais il est certain que mon confort serait grandement amélioré.
De quoi je parle ?
Du permis de conduire bien entendu !