Tu dis non, tu dis oui. Tu dis vivement les vacances, tu dis vivement la rentrée. Tu dis je t’aime, tu dis j’en ai marre. Tu dis que tes enfants sont ton plus grand bonheur, tu aimes bien quand tu es sans eux. Mère, tu changes d’avis comme de chemise : tu as le droit.
En juin, tu dis donc « vivement les vacances », pour profiter de ton ou tes enfants. Et quand septembre n’est pas encore tout à fait arrivé, tu dis « vivement la rentrée », pour retourner travailler et ou faire n’importe quoi d’autre tant que ce n’est pas de passer ton temps à t’occuper de tes enfants.
Tu surveilles ton enfant au bord de l’eau, et tu rêves de faire la planche là où personne n’a pied.
Tu déposes ton enfant à la crèche ou chez la nounou, tu es contente d’aller bosser, mais rapidement, il te manque.
Tu as juré tes grands dieux que non, jamais ton enfant ne mangerait de bonbons en forme de dentier – trop chimique, trop dégueu, trop pas bien… – et puis ton deuxième en mange quand même. Et ton premier aussi.
Tu adores voir tes enfants vivre, tu adores quand ils dorment.
Tu as envie de passer du temps avec eux, tu as envie de passer du temps sans eux.
Tu dis que les vêtements siglés Cars ou Mon Petit Poney, c’est archi-moche, et tu achètes des slips et des culottes avec les deux dessus. Et même des chaussettes. Et même des sandalettes (mais là, tu vas trop loin.).
Tu changes d’avis tout le temps, alors qu’on t’a bien dit que l’important pour élever un enfant, c’est de rester bien stable dans tout ce que tu fais et tout ce que tu lui dis.
Je pourrais te faire une liste longue comme un jour de grève de cantine, mais tu peux modifier et rallonger cette liste toi-même, à ta guise.
Tu changes d’avis tout le temps, mais ça ne se voit pas forcément. Parfois, tu es la seule à le savoir, et tu te sens bien seule avec ça.
Changer d’avis, ce n’est pas forcément être inconstante. C’est aussi se poser des questions, trouver des réponses. C’est faire ce qu’on peut, et s’adapter comme on peut, face à ces petits bouts de bidule qui changent la vie… et l’avis de leur mère, donc.
Alors, vas-y, mère, change donc d’avis. Tant que ça ne met pas en péril ton équilibre ni celui de tes enfants, tu en as bien le droit.
D’avoir envie d’autre chose, d’avoir envie de pareil.
D’avoir envie de dormir, d’avoir envie de sortir.
De vouloir un café, et puis non, un verre de vin.
Parce que la vie n’est pas comme un menu express du jour avec café ou dessert, ce menu où tu regrettes le café, mauvais, et que tu aurais bien pris de la tarte aux pommes, finalement. Et puis pourquoi pas les deux, d’abord ?
Tu es d’accord avec moi ?
Oui.
Et non.
… Tu vois, quand je te dis que tu as le droit de changer d’avis !