Lettre ouverte d’une maman à soi-même

Juliette a 33 ans. Heureuse maman d’un petit bonhomme, elle nous fait part dans cette lettre ouverte à soi-même de sa vie avant d’être maman et des bouleversements depuis que son petit garçon est venu au monde. Beaucoup de mamans se reconnaitront…

Avant, j’étais dynamique, toujours sur tous les fronts : de la danse, du théâtre, des amis à la maison, des projets professionnels passionnants. Mes journées étaient trop courtes, je voulais plus, j’adorais cela.

Maintenant, je suis toujours autant fatiguée et occupée. Différemment.  Je suis remplie d’amour. Je cours après les minutes qui passent toujours trop vite. Je vis hors du temps. Je suis mère. J’admire mon fils. Le regarder empiler ses cubes me fascine. Tout est beau en lui, tout est magique. Le temps défile et moi, je veux juste que l’on reste là tous les trois avec son papa.

Maintenant, je fais toujours autant les boutiques avec frénésie. Je craque pour ce joli pull avec une petite souris grise. Je tiens fermement la boîte qui contient la première paire de basket de mon fils. Je dois reconnaitre que je m’oublie un peu, cela fait un petit temps que je ne me suis rien acheté juste pour moi.

D’ailleurs, qui suis-je ? Je veux dire qui je suis devenue ? L’autre jour, une collègue de mon mari m’a demandé ce que je faisais dans la vie, j’ai répondu  instinctivement « je suis maman ». J’étais certes fière mais cela m’a aussi fait peur ! Où est la danseuse, la comédienne, l’amie ? Je suis certainement encore un peu tout cela mais, tout à fait différente en même temps. Alors je suis passée devant mon ancienne école de danse, j’ai regardé tous ces corps gracieux s’agiter. J’ai trouvé cela beau. Mais ce n’était plus ma beauté, celle qui transperce votre âme.

Je ne suis plus la même. Je suis le tout pour mon fils. Je dois trouver qui je veux être, trouver les pièces manquantes au puzzle de ma vie.

Puis, je le vois courir vers de moi, après ma journée de travail. « Maman », son cri respire le bonheur. Aujourd’hui j’ai 33 ans, je suis mère et des millions d’autres choses. C’est une étape dans ma vie, un cheminement. J’espère que je serai aussi forte pour transmettre à mon fils le goût au bonheur, qu’il voit toutes les opportunités que lui offre la vie. Il sera footballeur. Ou peintre. Ou maçon. Ou père. Il sera un peu tout ça. Il sera aussi un peu de moi et un peu de son papa.

Aujourd’hui, j’ai changé.

Je ferme les yeux et je respire.

J’attends de voir les futurs bonheurs, petits et grands, que la vie va m’offrir.

« Dis, chéri, on ne fera pas un deuxième enfant ? »

Juliette