Dans la vie, il y a des moments simples et des moments douloureux. Un jour, tu es une sylphide au ventre plat, le lendemain, tu as une bouée incorporée au corps. Pour cause de mise au monde d’un ou même plusieurs enfants. C’est à ce moment précis que tu commets l’irréparable qui va changer ta vie : tu vas acheter une gaine. C’est pour ça que…
Chère future mère, chère jeune mère, chère mère, l’heure est venue de te parler d’un truc… de grand-mère.
D’un truc que, pourtant, tu vas probablement acheter un jour, bien avant d’être une mémé.
Personnellement, ce jour funeste, je ne l’ai pas vu venir.
Un jour, j’étais une sylphide au ventre plat.
Le lendemain, j’ai eu un enfant. Très beau, l’enfant.
Le surlendemain, j’en ai eu un autre. Très beau aussi.
Ce qui fait que, 3 jours plus tard en temps intersidéral, je me suis retrouvée à acheter une gaine.
Non, mais, quand-même… une GAINE !
Fiche pratique pour acheter une gaine sans avoir (trop) la honte de l’univers
Je reviendrai dans quelques lignes sur l’impact psychologique que constitue l’achat d’une gaine mais, avant cette étape divanesque, voici quelques petites stratégies d’achat de gaine, à adapter selon ton profil (mais si tu en as besoin, cherche pas : tu es mieux de face) :
- La gaine geek : elle s’achète en toute discrétion sur l’internet mondial. Comme c’est déjà assez dur comme ça, choisis le moment des soldes, tu seras moins désespérée (au moins du porte-monnaie.)
- La gaine IRL (in real life = dans la vie réelle) : elle se trouve dans le rayon lingerie de ton supermarché. Tout au bout, là où c’est moche et où il y a des imitations de coeur-croisé avec pas moins de 6 agrafes blindées au dos. Vas-y en dehors des heures de pointe, règle à une caisse automatique. A défaut, ne choisis surtout pas une caissière jeune. Elle n’est pas mûre pour comprendre. La pauvre innocente.
Acheter une gaine, c’est vendre sa dignité
Oui, bon, ça va : j’exagère.
Un peu.
Car si acheter sa première gaine avant l’âge de 78 ans donne un rude coup au moral, l’enfiler constitue en soi une épopée autrement plus dramatique.
Cette gaine énorme, il faut s’y loger, y insérer les bourrelets un à un tout en vérifiant qu’on respire encore et subir un excès de transpiration au niveau de la bande anti-glisse/anti-roulottage à la taille (qui se situe, en gaine, sous les seins).
(Toute la journée, l’excès d’humidité taillesque.)
C’est bien simple : la gaine que tu as acheté en taille 44 en te disant « c’est bon », tu as l’impression que c’est du 12 ans quand tu essayes de l’enfiler.
Impact psychologique de la gaine
Acheter une gaine, c’est passer de l’autre côté.
Celui des non-dits, des trucs de bonnes femmes, des secrets à l’oreille des licornes.
On ne dit jamais à une future mère qu’elle va sans doute devoir investir le temps de perdre ses kilos de grossesse (c’est à dire entre 3 mois et 6 000 ans, c’est selon).
La gaine est un GROS mensonge de plus dans la vie des femmes, juste après « mais non, ça ne fait pas mal d’accoucher !« , « les crevasses, c’est dans la tête ! » ou « les vergetures ? Quelles vergetures ? » .
Nous nous unissons pour lever le voile (de 4 mètres sur 3) sur la gaine :
- tu vas en acheter une,
- tu auras les boules du siècle
- tu la porteras
- tu trouveras que, finalement, ce n’est pas si mal
- tu auras quand même toujours les boules du siècle
- tu finiras par la brûler au barbecue
(ou tu en achèteras une nouvelle).
Voilà.
(Et ce n’est pas si grave, hein, tu vas survivre. Si ce n’est pas le cas, préviens-nous).