On les a encouragé, on a surveillé les premiers, on a fondu sur les petites erreurs… Quoi donc ? Les mots ! Où ça ? Dans la bouche de notre enfant ! Mais… si les enfants ont beaucoup de choses très intéressantes à dire, il y a tout de même des moments où on préfère quand ils se taisent. Chut ! On s’explique.
Au début, c’est trop cool
Le moindre son, gazouilli, est une chanson douce à ton oreille. Découvrir que ton bébé possède une voix… SA voix, c’est quelque chose de fou.
Et je ne te parle même pas du premier mot (un vrai, hein, pas un mot qui n’existe pas) ni du premier « maman », où tu as failli mourir de bonheur, fierté, amour, émotion…
Et puis les premières associations de mots, les couleurs, les animaux… La première « vraie » phrase, les accrochages trop choupidoux sur les mots… : à cette époque bénie, à chaque échange verbal avec ton enfant, c’est un monde nouveau qui se construit.
C’est merveilleux, absolument merveilleux.
Sauf que, comme tous les âges d’or, ça ne dure pas (si c’était le cas, on serait tous Romains à l’heure qu’il est.)
Mais après…
Le langage se développant, ton enfant prend quelques habitudes et peut développer un légère tendance. Celle de hurler « MAMAAANNN » pour un oui ou pour un non… mais surtout pour rien.
C’est mignon, mais il y a des moments où tu hésites entre mettre un cache-oreilles de chantier ou prier pour qu’il ait une extinction de voix.
Non douloureuse, bien évidemment : tu n’es pas une tortionnaire.
Non, tu es juste une mère qui en ras la couette d’être appelée, que dis-je ? haranguée, voire interpellée, toutes les 22 secondes.
Tu songes à déposer les statuts de l’association « La ferme mon chaton, s’il te plait, 5 minutes, merci. »
Lasse de l’échec de ta super ruse « Bon, maintenant on va jouer au Roi du Silence » (que maman puisse finir de lire l’article dans le magazine. Non, pas le magazine entier, elle n’est pas folle : elle sait que l’idée même, c’est de la science-fiction), tu aimerais bien qu’on te lâche le kilt de temps en temps.
Mon conseil
Je pourrais te suggérer de te choper une triple otite par oreille, mais je ne te veux pas de mal.
Je pourrais aussi te souffler de dire à ton enfant « dès que tu as besoin d’un truc, tu demandes à papa. » Mais je connais des papas, qui en plus lisent les articles des Drôles de Mums. Tu comprends : je ne veux pas d’ennuis (mais tu peux faire ça quand même, tu dis juste à personne que je suis dans ce coup fumeux.).
Bref, à part inviter ton enfant à faire preuve d’un peu d’autonomie pour retrouver le jouet qui se trouve être sous son pied droit, je ne vois pas.
Mais aussi, il y ce petit truc, là… : le pire, dans tout ça, c’est que quand le silence tant désiré se fait, il ne se passe pas très longtemps pour que tout ce boucan d’enfant nous manque !