Tu te trouves trop grosse, ou trop maigre. Tu n’as pas assez de seins, ou tu en as trop. Tu voudrais être bouclée, tu as les cheveux raides. Tu ne vois que ton nez, trop gros. Tes cernes, trop bleus, tes plis, trop sharpeï… Ça suffit, copine ! Tu traines ça depuis longtemps, trop longtemps, il est temps d’agir. Pour toi. Et pour ta fille, aussi…
État des lieux
Quel fléau sévit chez la plupart des femmes ? Insidieux, localisé sur une partie du corps, ou sur tout le physique : le manque d’auto-amour est une maladie chronique qui touche particulièrement les femmes. Oui, ces socles de la société ! Ces piliers de la famille ! On le surprend au détour d’une conversation, dans une attitude, dans une fête… Il se met à hurler en silence et saute aux yeux, et le désamour de soi les fait piquer très fort. Franchement, c’est horrible.
Toi, moi, elle…
Cette femme, c’est toi, c’est moi, et c’est elle, là-bas : un jour, une heure ou une vie entière, on ne s’aime pas. Tu connais une femme qui se trouve trop grosse. Qui n’aime pas ses jambes. Qui trouve qu’elle a un gros cul. Qui ne bouffe rien. Qui bouffe trop. Qui se focalise sur ce qu’elle considère comme un défaut. Son nez, ses rides, ses seins, son ventre, son mari… La mauvaise estime de soi se loge dans toutes les têtes, pour des raisons plus ou moins conscientes. Et elle détruit à petit feu la plus formidable des meufs de la terre : toi.
Pourquoi tu ne t’aimes pas
Vaste question dont tu es seule à avoir la réponse. On peut tout à fait incriminer la Société. L’image de la femme renvoyée par les magazines, l’inégalité salariale, le poids de l’histoire personnelle, celui des responsabilités de la vie de mère… On peut, mais doit-on s’en contenter ? Non.
Tu dois donc loger dans un carcan que tu n’as pas choisi. Qu’on te le demande ou pas, tu veux rentrer dans une robe en taille 36 quand tu fais du 42. Pourquoi ?
Si tu te sens concernée, tu sais aussi bien que moi que le fait de ne pas s’aimer rend bien difficile les relations avec les autres. Un truc tout bête dit que si on ne se sent pas bien avec soi, on ne peut pas se sentir bien avec autrui.
Tu penses que cette fille, là, est plus belle que toi. Que celle-ci est plus intelligente. Que celle-là est mieux fringuée. Et alors ?
Tu vas me dire que je suis bien gentille, mais que toi tu luttes depuis environ 100 000 ans contre ça, et que ce n’est pas en écrivant ceci ou cela que tout va changer.
C’est vrai. Moi-même je ne suis pas toujours très copine avec moi. Mais je crois qu’il n’est pas inutile de s’affranchir du regard qu’on porte sur soi pour le rendre bienveillant.
Libre dans ta tête
Diego. Non, pardon, ça c’est la chanson de Johnny, excuse-moi, j’ai confondu.
Mais, quand même, la liberté d’esprit n’est pas un concept fait pour les bulots, que diable ! Quand on devient grande et femme et tout et tout, qu’on se débarrasse de son acné d’adolescente mais pas de ses cheveux éternellement gras à la racine et secs aux pointes, il est aussi temps de passer à cette autre chose qui s’appelle, donc, la liberté d’esprit. Celle qui apprend à s’aimer telle que l’on est.
Et si je te papote de ça aujourd’hui, c’est aussi parce que, quel que soit le regard que tu portes sur toi, il y en a au moins un qui n’est que plein d’amour et te trouve la plus belle. Celui de ton ou tes enfants, bien sûr ! Et si parmi cette catégorie, il y a une fille, voudrais-tu qu’elle ne s’aime pas comme toi tu ne t’aimes pas ? Ben non.
Alors, sans vouloir te mettre la pression, l’estime d’elle-même est un truc que tu peux lui transmettre en même temps que la politesse et le distinguo entre polyester et cachemire : quelque chose d’essentiel pour le bien-être, en somme.
Alors au boulot ma jolie, tu as le droit de flancher, mais pas de capituler !