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Baby blues au masculin : quand c’est le jeune papa qui déprime

On connait le baby blues chez les jeunes mamans, mais beaucoup moins sa déclinaison au masculin. Pourtant, les jeunes papas craquent aussi. Déprime passagère ou dépression post partum au masculin, ce « coup de moins bien » touche les hommes. C’est ce qui est arrivé au mari de Bérénice, qui témoigne.

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« J’avais 26 ans quand notre fils est né, et mon mari 29 ans. Parfois, je me dis que, chez nous, tout ne marche pas pareil qu’ailleurs ! On s’est marié un peu rapidement (enfin, 18 mois après notre rencontre), la nounou qui garde notre fils est un homme… et c’est le papa qui a fait une dépression post-partum !  »

Quand papa n’a pas envie de s’occuper de bébé

« On parle toujours de celle de la maman, mais la dépression du jeune papa existe, même si elle est assez mal connue. Car, bien entendu, le papa est un être très fort, qui est capable de reprendre son travail alors qu’il vient de vivre une expérience éprouvante, et que (tout comme la maman) ses nuits sont hachées.

Je ne sais pas si, chez les hommes aussi, la parentalité toute neuve bouscule des choses au niveau hormonal, mais j’imagine que oui.

En tout cas, chez nous, j’ai vu le comportement de mon mari se modifier rapidement après la naissance de notre fils. Il était fatigué en permanence, avait toujours la migraine et, surtout, j’ai remarqué qu’il avait des difficultés à s’occuper de notre fils. Pas précisément dans les gestes à faire, mais dans l’envie de les faire, dans l’envie de s’occuper de lui. »

Un papa « bizarre » depuis la naissance

« Quand notre bébé a eu 2 mois, je suis partie une journée pour prendre l’air avec des copines. Quand je suis rentrée, mon mari ressemblait à une larve… Si il m’a assuré que le petit avait été adorable toute la journée, il n’en pouvait plus. Il n’était vraiment pas bien du tout. Dans ces cas-là, dans l’urgence du quotidien, on passe à autre chose sans même y faire attention. Au rythme des bains/biberons/dodos, j’ai franchement oublié de lui reparler de cet épisode un peu étrange. Ensuite, j’ai repris mon travail d’infirmière, nous avons pris nos marques, et je n’y ai plus pensé pendant un long moment.

Mais c’est revenu me titiller l’esprit, parce que je trouvais tout de même que mon mari était bizarre depuis la naissance. Sa vie professionnelle d’ingénieur informatique n’était pas très sereine, mais je sentais que ça n’expliquait pas tout. »
Des symptômes féminins, mais pour une maladie d’homme : comment en parler ?

« Alors je me suis renseignée sur internet. Pour être honnête, je pensais à une dépression du post-partum. Les symptômes étaient les mêmes que chez une femme qui traverse cette épreuve… Au fur et à mesure  de mes recherches, j’ai fini par avoir la confirmation que cette dépression d’après la naissance existait bien au masculin.

J’ai d’abord dû digérer l’information, et puis surtout trouver les mots pour aborder le sujet avec mon mari. C’est très délicat de le faire sans que l’autre ressente qu’il est jugé ou qu’on se moque de lui. Ensuite, quand le sujet a été -enfin- abordé, il a fallu que mon mari soit « capable » de l’entendre. pas évident non plus… Mais il s’est posé des questions sur lui-même et a fini par me demander de prendre rendez-vous avec le médecin. Notre bébé avait déjà 7 mois, il était temps ! »
Peu de papas admettent cet état dépressif après l’arrivée de bébé

« Le médecin lui a confirmé ce que je pensais après la consultation. Avec l’accord de mon mari, il lui a prescrit des anti-dépresseurs. Rapidement, j’ai vu un changement de comportement chez mon mari : il avait l’envie de faire des choses, de s’occuper de son fils, et surtout moins de migraines !

Il a suivi son traitement pendant 4 mois et il a pu arrêter. Parallèlement, sa vie professionnelle s’est stabilisée et, depuis, mon mari va beaucoup mieux ! Notre fils a aujourd’hui 2 ans, quand je repense à cette période, je me dis qu’il y avait sans doute beaucoup de choses imbriquées qui ont concouru à l’apparition de cette dépression. Le médecin nous a dit que la dépression des jeunes papas est un phénomène beaucoup plus fréquent qu’on ne le pense… sauf que peu de papas l’admettent.

C’est vrai qu’on a tous l’image du papa qui retourne bosser alors que sa femme vient juste d’accoucher, sans le moindre problème. Nous, les femmes, nous avons 2 mois et demi pour nous remettre de ce bouleversement avant de reprendre le travail, mais on ne pense pas que les temps qui suivent la naissance d’un bébé peuvent être très compliqués pour le papa… Le savoir et l’accepter, pour agir s’il le faut, ne peut qu’aider. »

À propos Béatrice Knoepfler

Journaliste, auteur d'un livre de grossesse et co-auteur de deux filles tout à fait géniales, Béatrice Knoepfler est également femme de ménage (chez elle), cuisinière, lavandière, joggeuse à la petite semaine, férue de littérature et de tissus liberty et nulle en crochet. Une vraie femme moderne, comme toi ! C'est d'ailleurs pour au moins une de ces bonnes raisons que c'est ta copine et notre super rédac'chef.

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