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Témoignage : Césarienne d’urgence, une épreuve très difficile

Céline a vécu très difficilement une césarienne en urgence, pratiquée pour la naissance de son fils. Un mois après, elle témoigne de ce qui a été pour elle une épreuve avant de vivre le bonheur de tenir son beau petit gaillard dans ses bras.

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« Il faut savoir que j’ai mis 3 ans à tomber enceinte. 3 longues années de questionnements, de stress et de remise en question constante, entrecoupé d’une fausse couche précoce … Puis, en septembre 2012 arrive LA nouvelle, celle que j’attendais depuis si longtemps : je suis enceinte, enfin ! La date de terme prévu est le 19 mai 2013. Je passe alors une grossesse sans nuage, je n’ai aucun désagrément de grossesse sauf au dernier trimestre avec un syndrome vagal assez fort lié, selon moi, à la taille de mon enfant. Car oui, je le sais, je le sens, j’attends un petit géant. Les sages-femmes et autres personnels soignants de l’hôpital ne m’écoutent pas quand je leur dit, j’aurais bien aimé qu’ils le fassent car je reste persuadée que si on m’avait écouté, cela ne se serait pas fini comme ça ! »

Fausses alertes, puis…

« Le 02 mai 2013, je perds du liquide. Je ne suis pas sûre de moi mais, dans le doute, nous nous rendons à l’hôpital avec mon homme. Après une courte attente, la sage-femme vient me chercher et m’examine. L’examen me fait un mal de chien mais je sers les dents. C’est une fausse alerte, on me renvoie chez moi. 11 jours plus tard, je perds le bouchon muqueux mais, même si je me dis que c’est pour bientôt, nous décidons avec mon homme de ne pas nous précipiter.

Le 17 mai, je sens que je perds du liquide, je suis à deux jours de mon terme théorique. Cette fois-ci je le sais, j’en suis sûre, c’est du liquide amniotique. Il est censé être transparent, perdu, il est bien jaune, avec de légères traces de sang.

Vers 21 heures, on arrive à la maternité avec le papa et ma maman, car mon homme ne souhaitant pas assister à l’accouchement, ma   ma maman était toute désignée pour m’accompagner en salle de travail. Je suis rapidement prise en charge et la sage-femme m’examine, ce qui est très douloureux. Mon col est à peine ouvert et est toujours long et dynamique.

Je passe en salle de monitoring, je me fais appareiller et là commence l’attente. J’attends et j’attends. Les contractions sont régulières et douloureuses. Au bout d’une heure et une prise de sang, la sage-femme revient me chercher et m’emmène en salle de travail.

La sage-femme m’examine encore le col, j’en pleure de douleur, et me dit que mon col n’est toujours pas ouvert et que la poche des eaux n’est pas vraiment percée, qu’elle va devoir le faire mais elle attend que le col ait bougé un peu. Pour cela on m’installe une perfusion pour déclencher le travail. Je me retrouve avec des contractions de malade, qui durent 2 minutes et sont hyper rapprochées.

Le travail commence, mais…

Au bout d’un moment et après avoir réclamé trois fois la péridurale, le personnel soignant fini quand même par m’écouter et on me pose la péridurale. Le soulagement est quasi instantané et j’en pleure tellement je suis heureuse de ne plus avoir mal.

Et c’est là que tout à basculé… Deux sages-femmes viennent me voir coup sur coup : le cœur du bébé ne va pas bien du tout. La sage-femme qui s’occupe de moi revient et me réexamine. Le col n’a toujours pas bougé, mais elle parvient à percer la poche des eaux. Et là, elle fait une drôle de tête, je vois ma mère devenir très pâle et je comprends que quelque chose ne va pas. La sage-femme me dit que mon liquide est méconial. Je n’y comprends rien, je ne veux pas comprendre ce qu’elle me dit. Je veux juste accoucher au plus vite et tenir mon fils dans mes bras.

La césarienne d’urgence est inévitable

« Elle disparaît et revient quelques minutes plus tard en m’annonçant que l’accouchement par voie basse ne va pas être possible, que je vais subir une césarienne d’urgence. J’ai du mal à admettre ce qu’elle m’annonce et je demande la boule au ventre à voir mon homme avant d’être emmenée au bloc. Une douzaine de personne s’affairent autour de moi, personne ne me parle et je me sens terriblement seule. J’ai tellement peur que je me mets à pleurer si fort que j’en fait trembler la table. L’anesthésiste  vient me réconforter.

Je sens bien qu’on me touche le ventre, qu’on pousse très fort pour moi… Et là, j’entends enfin mon fils pleurer et le médecin s’exclamer « ha quand même ! » sur un ton très étonné.

Un bébé de… 5,010 kg !

Après les soins, la sage-femme est revenue avec mon fils dans les bras. Il était magnifique, rose et très calme, ses yeux déjà bien ouverts. Elle m’annonce le poids et la taille : 5,010kg et 59cm. J’hallucine. Je lâche un « put*** » sonore qui fait sourire autour de moi, je caresse la joue et le petit poing serré de mon fils et elle le remmène. Je pleure encore, mais de joie et de soulagement cette fois. Il va bien, il est en parfaite santé, j’ai fait du bon boulot.

Dans la salle de réveil, je me retrouve seule avec deux infirmières et, à 5 heures du matin, je tiens mon fils dans mes bras pour l’heure de sa première mise au sein. Il est beau, il est chaud, il tête bien. Je suis heureuse et euphorique et j’oublie les douleurs qui me scient le ventre. »

Contre-coup difficile

« Au cours du séjour à la maternité,  j’ai passé beaucoup de temps à pleurer car j’ai vraiment vécu un traumatisme avec ma césarienne. J’ai fini par comprendre que je devais finalement faire le deuil de l’accouchement que j’avais voulu. De plus, j’ai été obligé au bout de deux jours de renoncer à allaiter car je ne fournissais pas assez de sucre.  Aujourd’hui, je sais que j’aurais pu demander des pipettes pour nourrir mon fils en plus du sein au lieu de le nourrir à la tétine, ça m’aurait peut-être permis de l’allaiter. j’ai la sensation de ne pas avoir été aidée sur ce coup là… D’autant moins que les sages-femmes avaient chacune leur discours, les infos étaient contradictoires, j’étais totalement perdue. »

Retour à la maison

« Au début de ma nouvelle vie, j’ai eu un peu de mal à prendre mes marques, mais j’ai fini par y arriver. Presque un mois après la naissance de mon enfant, j’ai encore du mal à parler de tout ça et j’ai toujours une boule douloureuse dans la gorge quand j’y pense. Mais je sais que le processus de guérison est commencé et que ça va aller mieux. Je me laisse le temps de m’en remettre.

Malgré tout, cela ne m’empêche pas de continuer de rêver d’une nouvelle grossesse, si possible pas avant 3 ans, et d’un accouchement normal la prochaine fois. Je n’ai, quoi qu’il arrive, pas perdu espoir et tout ce qui compte aujourd’hui à mes yeux, c’est que mon fils va très bien et qu’il profite bien de la vie ! »

À propos Béatrice Knoepfler

Journaliste, auteur d'un livre de grossesse et co-auteur de deux filles tout à fait géniales, Béatrice Knoepfler est également femme de ménage (chez elle), cuisinière, lavandière, joggeuse à la petite semaine, férue de littérature et de tissus liberty et nulle en crochet. Une vraie femme moderne, comme toi ! C'est d'ailleurs pour au moins une de ces bonnes raisons que c'est ta copine et notre super rédac'chef.

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