Guénaëlle, comme elle le définit sur sa page facebook, écrit des petites chroniques « sur tout et pas n’importe quoi« . Nous avons été touchées par sa plume et elle a accepté de nous confier un très joli texte qui devrait parler à toutes les mamans. On vous laisse le découvrir.
Naître mère
C’était presque l’hiver. Il faisait sûrement froid. Peut-être même qu’il pleuvait. C’est certain en fait. Il a plu. Jusque dans la salle d’accouchement. J’ai cette certitude d’avoir frôlé, du bout des doigts, mes joues trempées. Ce jour là j’ai perdu, à jamais, mon étanchéité. Irrémédiablement perméable.
C’était une journée courte. Une brève d’automne. Elle s’était annoncée, pas plus importante, ni moins insignifiante, que celle d’avant. Puis le temps s’est arrêté, ou précipité. Démultipliant les secondes et les émotions. Pour une courte journée, elle fut exceptionnellement longue. Il a fallu l’étirer, à mesure que je poussais, pour pouvoir y caser tous ces souvenirs. Elle en a sûrement gardé quelques stigmates. Quelques vergetures. Comme moi.
C’était la fin d’année. La dernière page du calendrier. Ton premier jour. Le début de nous. De tout. Je ne saurais pas dire qui de toi, ou de moi, a mis l’autre au monde. Mon souffle s’est suspendu au moment où tu as pris le tien.
C’était une journée courte. Une brève d’automne. Elle s’était annoncée, pas plus importante, ni moins insignifiante que celle d’avant. Jusqu’à ce que, soudain, tu sois là.
C’était presque l’hiver. Il faisait sûrement froid. Peut-être même qu’il pleuvait. Ça n’a pas vraiment d’importance.
J’ai frôlé, du bout des doigts, tes joues rebondies. Et décembre m’a vue naître mère.
Si tu veux découvrir d’autres jolis textes de notre maman, c’est par ici : Par dessus la jambe