Attention les ami(e)s, elle est de retour ! La rentrée : des classes, du reste et tout et tout. J’ai deux mots à lui dire, et à toi aussi. Et, premièrement, pour la rentrée, je te signale que je n’ai pas pris l’option Déprime. Et toi non plus, grâce à cette lettre !
Chère rentrée,
Comme chaque année, tu te pointes un peu comme une épidémie de varicelle ou de pied-main-bouche dans une crèche. Imparable, inévitable.
Aidée par tes collaborateurs adeptes de la dictature du calendrier, tu t’annonces subtilement dans les rayons des supermarchés dès le mois de juillet avec tes cahiers et tout le bazar de fournitures.
Soit.
Mais, écoute moi bien ma petite cocotte, je préfère te dire que tu ne m’auras pas comme ça, ni moi ni toutes les mères et même les pères de la création, parce que bien que tu fasses tout pour t’annoncer comme un truc horrible en pire à vivre, je vais te prouver que tu peux être aimée.
Oui, parfaitement : je vais mettre de l’amour sur toi. Et voici pourquoi :
– Non, je n’ai pas peur de pleurer pour l’entrée en crèche/chez la nounou/à la maternelle
Cette angoisse de la rentrée de mon petit bébé, qui monte comme un thermomètre en temps caniculaire, c’est vrai que c’est un peu duraille de la contrer quand on a un coeur de lapin. C’est mon cas.
Donc, selon toute vraisemblance, je vais pleurer comme une veuve corse et devoir réprimer un hurlement de louve esseulée au fond des bois quand je laisserai mon enfant dans son lieu de rentrée.
Pourquoi, diable, t’aimerai-je, alors ?
Parce que pleurer, c’est pas grave, ça fait du bien. Parce que grâce à toi, j’accompagne mon enfant sur le chemin de sa vie, avec ses étapes et ses pansements sur les bobos.
Chère rentrée, tu me mets en joie parce que grâce à toi, je vais découvrir de nouveaux aspects de ma vie de mère. Même si c’est avec des yeux de panda, merci.
(enfin, n’exagère pas non plus, j’ai pas de waterproof).
– Non, ta routine infernale ne me fiche pas (plus) la trouille
Je vais devoir courir dans tous les sens pour organiser/manager/piloter les activités diverses et variées des marmots, les courses, le quotidien, accessoirement mon travail et, plus largement la vie de la maisonnée ?
Ah bon ? Je vais DEVOIR ? Non mais ho, qui a décidé ça ? Pas moi, mon chaton, pas moi.
Alors si je vais effectivement m’organiser pour que tout soit (à peu près) dans les clous pour le jour J et ceux d’après, je te promets, ma petite rentrée, que tu ne m’imposeras pas de stress si tout ne roule pas comme prévu. Je ne suis pas figée comme un front botoxé, je m’adapterai.
Et si ce n’est pas vital, ça peut attendre.
– Oui, rentrée, je t’aime parce que :
Bon, j’aime mes enfants, hein, mais je les aime aussi quand ils ne sont pas accrochés à moi comme des berniques à leur rocher. Crèche, nounou, école : ces vénérables institutions existent pour eux, on a de la chance, et ça permet de les retrouver avec joie et amour le soir.
Je vais prochainement reporter des chaussures fermées : adios, les retouches vernis écaillés sur les orteils. Si ça c’est pas une bonne nouvelle, je ne m’y connais pas.
Il va pleuvoir, on va se geler les fesses : quelle joie ! Pourquoi ? Parce qu’après on sera tellement bonheur de retrouver le soleil !
Grâce à toi, rentrée, si je me débrouille bien, je devrais pouvoir éviter les soirées diapos de vacances des autres, retrouver une vie sans petit rosé tous les jours à l’apéro, sans glaces italiennes qui s’affalent sur mes hanches pour me faire ressembler à une bouteille de Chianti : oui, je t’aime la rentrée, je vais retrouver une vie saine grâce à toi !
A moi, une vie dénuée de pollution matérielle grâce aux impôts qui vont me plumer et donc m’empêcher d’acheter n’importe quoi au marché. D’ailleurs, je n’irai plus au marché. Ni nulle part faute de budget. Là encore, excellente nouvelle : je vais pouvoir me connecter sans tentations extérieures à mon moi intérieur.
A l’école, je vais peut-être découvrir de nouvelles espèces de mères (je suis au douzième degré, là, j’espère que toi aussi) à ajouter à ma collection !
Donc, tu vois, la rentrée, c’est même pas la peine d’essayer de me plomber le moral comme un chasseur de galinette cendrée, parce que je refuse tout net de me laisser déborder, même si tout ce que tu incarnes a priori m’invite à le faire.
Je vais rester polie, parce que je suis une lady et que je ne dis des gros mots qu’à mes enfants par pur soucis de pédagogie, mais je te préviens, n’essaye pas de m’em… parce… j’ai pas envie !
Allez, bisous ma vieille, à l’année prochaine.