Salariée d’une petite entreprise, C. a passé la majeure partie de sa grossesse en arrêt maladie. En cause, le harcèlement moral dont elle a été victime dès l’annonce de sa grossesse. Après un congé parental, elle doit reprendre le travail dans son entreprise : voici son témoignage et son appel à l’aide aux femmes qui, enceintes, ont subi le harcèlement moral au travail.
« Je suis tombée enceinte 6 mois après avoir été embauchée en CDI dans une entreprise. J’ai choisi d’annoncer ma grossesse rapidement à mon employeur (à un mois et demi de grossesse) afin qu’il puisse prendre les dispositions nécessaires à mon remplacement de congé maternité.
Quelques jours après cette annonce, mon employeur m’a indiqué que ma grossesse « les foutait dans la merde, que j’avais tout planifié début le début de mon recrutement et que je n’avais aucune conscience professionnelle« . »
Reproches et erreurs inventées : le harcèlement moral au travail
« Suite à cela, j’ai subi des reproches systématiques et répétés concernant mon travail, puis des avertissements pour des erreurs professionnelles complétement inventées. Ne supportant plus le harcèlement quotidien, mon médecin m’a mis en arrêt maladie. J’étais au second trimestre, j’ai tenu pendant 3 mois après l’annonce de ma grossesse. Ensuite ce n’était plus tenable psychologiquement. »
Après le harcèlement moral, et l’arrêt, l’angoisse du retour
« Ma fille est née en avril 2014, j’ai pris un congé parental qui arrive à terme en janvier 2015. Psychologiquement, il est inconcevable pour moi de retourner travailler dans cette entreprise où tant de mal m’a été fait. Mes recherches d’emploi pour quitter l’entreprise n’ont pour l’instant rien donné. Je ne me vois pas démissionner car ce serait leur donner satisfaction.
Mon médecin m’a conseillé de contacter la Halde, mais je ne l’ai pas encore fait. Je n’envisage pas de porter plainte contre mon employeur, c’est chronophage, ça engendre des coûts et des soucis supplémentaires… je ne me sens pas prête à me lancer dans de telles procédures.«
Grossesse et harcèlement moral : qu’avez-vous fait ?
« En discutant de cela autour de moi, je me rends compte que c’est plus courant que l’on ne pense et que, bien souvent, les femmes n’ont pas le choix et préfèrent démissionner. Si quelqu’un a connu ça, j’aimerais beaucoup avoir son témoignage. »