Le trotteur véhicule l’idée que son utilisation favoriserait une acquisition plus rapide de la marche. Vrai ? Faux ? Pourquoi ? Voici mon avis d’ostéopathe. En avant, marche !
D’abord, comment ça marche, l’apprentissage de la marche ?
La marche est un long processus physiologique qui s’acquiert par étape.
Pour marcher, il faut d’abord que votre loulou puisse tenir en équilibre sur ses deux pieds.
Avant de s’élancer debout et ainsi découvrir le monde merveilleux des bipèdes, votre bambino passe naturellement par l’expérimentation de diverses postures au sol: le ramper, le quatre pattes… Ce sont des étapes importantes et il convient de ne pas les zapper !
Par exemple, au cours de ses déplacements à quatre pattes, l’enfant explore la coordination de ses jambes et de ses bras, alternance que l’on retrouve aussi dans la marche ! La vie serait-elle bien faite ? J’aime à le penser.
Sûr de ces appuis, de ses petits muscles potelés, votre enfant se mettra debout en s’appuyant sur les objets de la maison: table basse, canapé….
Avancer un pied l’un devant l’autre est un acte déséquilibrant, nécessitant en permanence d’être rééquilibrer : d’où l’importance d’une assise stable des pieds, des jambes et du bassin !
Quels impacts du trotteur sur la posture et l’acquisition de la marche ?
Je précise souvent que les roues du trotteur donnent un faux rythme au déroulement de la marche de votre enfant chérit. Celui-ci ne pouvant pas gérer le mouvement « d’équilibre-déséquilibre » nécessaires.
Avec un trotteur, votre enfant n’expérimente pas les points d’appuis nécessaires à la station debout et à la marche : il s’appuie peu sur ses jambes.
Conséquence ? Il favorisera la marche sur la pointe de pieds. Cela peut entrainer des déformations du membre inférieur (pied, jambe, hanche) et des rétractions tendineuses au niveau des mollets.
Vous l’aurez compris. Faites donc des économies ! « Back to basics » ou retour aux choses simples : sur le dos, sur le ventre, à quatre pattes… votre enfant trouvera de lui-même les clés pour se mettre debout et développer la marche, à son rythme et tout naturellement.
Et donc, pour conclure, le trotteur trop souvent, trop longtemps : attention danger !