Toi, la mère, toi le père, en résumé nous, nous subissons des choses très dures dans notre rôle de parents. Parmi ces choses, des comptines qui envahissent nos oreilles, qu’on fredonne au bureau… et qu’on ne comprend pas ! Penchons-nous aujourd’hui sur le cas bien gratiné de « Dansons la Capucine ».
Pour cela, je te propose de prendre un par un les couplets de cette comptine qui me sort par les oreilles, et voyons ensemble quel est le message, la portée philosophique, l’intérêt de cette comptine que je place, personnellement, en numéro 1 des irritations auriculaires.
1er couplet, une histoire de pain
« Dansons la capucine
Y’a pas de pain chez nous
Y’en a chez la voisine
Mais ce n’est pas pour nous
You ! »
Analyse de texte : nous avons de toute évidence affaire à une chanson de gens nécessiteux d’une époque lointaine. Qui sont voisins d’une dame riche, vu qu’elle a du pain et pas eux. Et qu’est-ce qu’ils font ? Ils dansent pour fêter ça !
Le message : apologie nette de l’espionnage de voisine et d’auto-apitoiement. Mais « you ! », hein.
C’est pas un peu étrange, tout de même ?
2e couplet, ça ne s’arrange pas : ils picolent !
« Dansons la capucine
Y’a pas de vin chez nous
Y’en a chez la voisine
Mais ce n’est pas pour nous
You ! »
Analyse de texte : ça saute aux yeux, les auteurs de la comptine sont alcooliques et, pire, font boire leurs enfants.
Le message : on reste dans l’idée d’envier la voisine, et on laisse supposer que cette garce ne partage pas. Mais toujours avec le « You ! » ravi à la fin.
N’est-ce pas légèrement inquiétant ?
3e couplet : en plus, on se les gèle !
« Dansons la capucine
Y’a pas de feu chez nous
Y’en a chez la voisine
Mais ce n’est pas pour nous
You ! »
Analyse de texte : enfin un peu d’utilité au fait de danser, même si c’est toujours en se plaignant ! On se gèle car il n’y a pas de chauffage, alors on danse. Oui, comme Stromae.
Le message : cette morue de voisine se la coule douce au coin du feu, pendant qu’on continue à l’envier. Cela n’augure rien de bon. You !
4e couplet : un peu de morale, à la truelle.
« Dansons la capucine
Y’a du plaisir chez nous
On pleure chez la voisine
On rit toujours chez nous
You ! »
Analyse de texte : on se doutait bien que quelque chose allait arriver, que ça sentait le roussi du côté de la voisine, qui a tout alors que les pauvres voisins n’ont rien.
Bon sang mais c’est bien sur : elle a tout la vioque, mais pas le bonheur. Trop beau, je vais pleurer (Comme la voisine. Mince, si ça se trouve, c’est moi en fait, la voisine ?!).
Le message : « l’argent ne fait pas le bonheur. »
Génial. Merci. Sans blague ? Même pas un peu ? « You ? » !
On récapitule
Donc, si j’ai bien compris, « Dansons la capucine » apprend à nos enfants à mater chez la voisine, alors que nous on se saigne aux quatre veines pour leur apprendre qu’il ne faut pas regarder dans l’assiette du voisin.
On est triste quand on est riche, on est heureux quand on est pauvre : plus binaire, tu meurs.
Ces enfants se plaignent tout de même de ne pas avoir de vin chez eux. C’est préoccupant.
Et le pire dans tout ça ? On ne nous donne même pas la chorégraphie !
En cadeau, pour le plaisir des oreilles et des yeux :