Les ados et les poils… quelle histoire ! Alors que je m’attarde sur mes problèmes de racine, constatant déjà, sur mes tempes, la présence cruelle d’une repousse dépigmentée, je m’aperçois que je ne suis plus tout à fait la seule à être concernée par ces histoires de poils.
Poils et Stade de France ?
En effet, en plus de quelques vingt centimètres supplémentaires lui permettant désormais de faire une bonne tête et demi de plus que moi, et lui offrant une vue aérienne sur ledit problème de racine précédemment évoqué, mon fils de 14 ans arbore assez fièrement une pilosité toute nouvelle.
Ainsi, je le vois évoluer dans une pause proche de celle d’un jeune gibbon traversant mon salon sur une tyrolienne imaginaire, ses deux grands bras fins élevés au-dessus de sa tête :
« Hey, hey, t’as vu mes poils, et ailleurs…. j’te dis pas, c’est la pelouse du stade de France »
« Ah oui tient ?!, C’est bien mon loup… bon bah enfile ton haut de pyj là stp, on va passer à table »
Partons du principe que tout cela est naturel et qu’il n’y a donc pas lieu de s’y attarder trop longuement – même si je me prends une claque au passage face à ce signe extérieur de virilité qui m’emmène loin, bien loin de la « peau douce comme une peau de bébé« des pub Cadum,
Mon petit loup prend de la hauteur, du muscle….. et du poil.
Poil au féminin, moins bien !
Et c’est bien là toute l’ambivalence du sujet car dans le même temps, ma fille m’interpelle. Elle vient d’observer la scène d’un oeil inquiet, et bien qu’étant deux ans plus jeune que son frère, elle a l’air d’évaluer à assez bas niveau son degré d’évolution alors qu’elle-même commence à mettre en ordre son plan de bataille contre ce fléau féminin : les poils.
Et pour cause, pour une raison probablement génétique, les poils apparus depuis peu sur ma jolie blondinette, sont brun ; très brun même. Je lui ai laissé le temps de « faire avec » avant de lui proposer différentes possibilités de « faire sans » après l’avoir entendue soupirer désespérément derrière la porte de la salle de bain et me poser la question suivante :
« Maman, est-ce que ça fait mal de s’épiler ?« .
J’ai appris par la suite qu’une réflexion désobligeante d’un de ses camarades de classe sur ses avant-bras n’était pas étrangère à la question.
… J’aurais tellement voulu lui répondre qu’au vu de la tête du père du copain, il ferait bien mieux de commencer à s’intéresser au traitement de la calvitie (la question des poils est cruelle et les réflexions pas moins).
Je suis pour ma part une fervente adepte du dépoilage, m’étant difficilement remise de l’intervention catastrophique du rasoir de l’infirmière très indélicate qui a œuvré sur mon pubis avant mon transfert au bloc lors de la césarienne en urgence de mon fils.
J’ai bien conscience qu’il eut été difficile de me proposer sur le moment la venue d’une esthéticienne équipée de bacs à cire à juste température mais j’ai vu en moins d’une minute l’anéantissement des heures d’un dépoilage scrupuleux.
C’est ainsi très satisfaite que je saluais d’un sourire entendu celle qui deux ans plus tard repartait bredouille son Vénus jetable à la main : « Ah bah c’est déjà fait ! » oui c’est déjà fait cocotte, on ne m’y prend pas deux fois moi, à bousiller le travail !
Et le père, il est presque pire…
Je suis donc assez attentive à ces problèmes de poils même si j’ai du mal à voir désormais régulièrement subtilisée par mes ados ma pince à épiler pour une bataille également livrée contre….. le mono-sourcil ! Dieu sait où ils sont allés chercher une idée pareille ?! Mais, « le mono-sourcil, maman, c’est trop le sum« .
Côté capillaire, il y a aussi du level: j’oscille entre ma mini Shakira qui veille à laisser sa crinière sécher naturellement afin d’en préserver les ondulations mais qui me pique chaque matin mon lisseur pour savamment retravailler sa mèche, qui, elle, se doit d’être lisse, alors que mon gracieux gibbon envisage de ne conserver que quelques millimètres sur les côtés et une touffe improbable sur le dessus.
Quand au surplus j’entends leur père m’indiquer qu’il ne tardera pas à adopter le look de Travis Fimmel dans la série Viking s’il en vient à se dégarnir trop précocement, j’ai comme qui dirait intérêt à choper rapidement ma bouteille de coloration pour anticiper l’apparition des cheveux blancs.