Bienheureuse sois-tu, maman qui n’a pas vécu ce jour difficile où, pour une raison ou une autre, tu as du ravaler tes larmes parce que ton enfant était face à toi. Car une maman a tous les droits, mais il y en a un qu’elle ne s’accorde pas : pleurer devant son enfant. Alors les mamans se cachent pour pleurer…
Les mamans font parfois des choses qu’il ne faudrait pas faire…
Il y a des petites choses qu’une maman ne s’autorise pas trop devant ses enfants, comme avaler une grosse cuillère de n’importe quoi de bon juste avant de manger.
Simplement pour ne pas donner un trop mauvais exemple, parce qu’on a quand même la mission de les élever. Bien, si possible.
Théoriquement, une maman surveille aussi son langage. Mais p’tain, les entorses, ça arrive.
Une maman ne se met pas non plus trop le doigt dans le nez pour aller y chercher un truc qui gène devant ses minouflets.
Ce n’est pas très classe et, là encore, c’est une question d’éducation. Mais quand c’est coincé et qu’on risque une apnée quasi-mortelle, faut y aller. Public ou pas.
Ces petites choses, et bien d’autres, une maman se les autorise quand même de temps en temps, par inadvertance ou parce que lâcher prise, c’est pas mal non plus, quand-même.
Mais il y a une chose qu’une mère ne fait pas devant son enfant : pleurer.
Les mamans se cachent pour pleurer parce qu’elles sont fortes. Plus fortes qu’Iron Man et Hulk. Plus fortes que les plus forts des plus forts du monde entier de l’univers.
Tremble, toi le super-héros, toi le lutteur, toi le boxeur : il y a en ce monde quelqu’une (des milliards, pour tout te dire) qui sera toujours plus forte que toi si elle doit protéger son enfant.
Et notamment le protéger de sa tristesse à elle.
Parce qu’une maman qui pleure devant son enfant a l’impression d’avoir le pouvoir de s’autodétruire, et ses larmes c’est de l’acide qui va brûler tout le monde.
Qui va couler sur sa carapace de mère-courage, de mère-modèle, de mère-qui-assure et surtout sur son enfant, et lui faire beaucoup de mal. Et ça, c’est impossible.
Les yeux secs, c’est pour ceux qui n’ont pas d’yeux
Cette maman qui s’est cachée pour pleurer, qui a dit que c’était parce qu’elle avait épluché des oignons, qu’elle avait une poussière dans l’oeil ou qu’elle s’était mis le doigt dedans, c’est toi, c’est elle, c’est moi.
Cette maman qui a lutté contre son émotion, contre sa tristesse, contre tout ce qui a provoqué ses larmes pour les ravaler le temps d’être hors de la vue de son enfant pour les laisser exploser, je lui fais un sourire.
Je ne sais pas si nous avons raison ou pas de le faire, mais c’est comme ça : les mamans se cachent pour pleurer.