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Enfants manifestement perdus dans la foule : que feriez-vous ?

C’est la question posée par une expérience réalisée par une journaliste anglaise. Avec une caméra cachée, elle a filmé les réactions des passants dans un centre commercial où deux petites filles endossaient le rôle d’enfants perdus. Sur 617 passants, combien se sont arrêtés ?

Elles ont 5 et 7 ans et, pendant une heure, elles ont « joué » le rôle de petites filles perdues dans les allées d’un centre commercial londonien. Errant, seules et à tout de rôle, l’une suçait son pouce au milieu de la foule et l’autre serrait sa poupée contre elle en cherchant quelqu’un du regard. En caméra cachée, Reshma Rumsey, journaliste réalisant le tournage dans le cadre d’une « expérience sociale », a observé les réactions des passants dans ce centre commercial à une heure de grande fréquentation, un samedi après-midi.

Ce sont ses filles qui ont participé à l’expérience et, au terme du tournage, la journaliste s’est déclarée « estomaquée ». Pourquoi ? Parce sur 617 passants, seuls ou en famille, une seule personne s’est arrêtée pour demander à la petite fille si elle avait besoin d’aide.

La bonne âme est une dame âgée de 70 ans qui, remarquant que la petite fille était seule, est revenue sur ses pas pour lui demander si elle avait besoin de quelque chose. Les 616 autres passants n’ont fait aucun geste vers les enfants, qu’ils aient été seuls ou en famille. Un constat qui interpelle. Pourquoi les gens ne se sont-ils pas arrêtés pour parler à ces enfants manifestement égarées ?

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La peur mène à l’ignorance

Lors de la diffusion de l’expérience, des experts ont expliqué que le manque de réaction tenait essentiellement à deux choses. La première, c’est que les passants, pressés, n’ont pas forcément fait attention aux enfants. La seconde, lourde de sens, tient au fait que les gens, et les hommes en particulier, ne s’autorisent pas à s’arrêter pour venir en aide à un enfant par peur d’être taxés de comportement inapproprié. En d’autres termes plus clairs : d’être considérés comme des pédophiles.

Le reportage a beaucoup choqué en Angleterre et met en lumière ce que des commentateurs n’hésitent pas à qualifier de dérive sociétale : avec tous les drames liés à la pédophilie, les enfants n’osent pas demander, et les adultes n’osent pas répondre, par peur. Une peur qui conduit à ignorer les enfants.

C’est ce que Carol Sarler, une autre journaliste anglaise, résume par « le prix à payer de l’hystérie pédophile » dans une tribune publiée par le MailOnline.

« Il est temps de revenir aux fondamentaux [dans la façon d’appréhender et d’éduquer les enfants] : n’accepte pas de bonbons d’un étranger, ne monte pas dans leur voiture et non, tu n’iras pas voir leur petit chiot. Et en dehors de ça ? Si tu as un problème, demande à un adulte. »

Soit du bons sens contre l’ignorance et au service de la protection de l’enfance.

A propos de Béatrice Knoepfler

Journaliste, auteur d'un livre de grossesse et co-auteur de deux filles tout à fait géniales, Béatrice Knoepfler est également femme de ménage (chez elle), cuisinière, lavandière, joggeuse à la petite semaine, férue de littérature et de tissus liberty et nulle en crochet. Une vraie femme moderne, comme toi ! C'est d'ailleurs pour au moins une de ces bonnes raisons que c'est ta copine et notre super rédac'chef.