Une étude sur la durée de l’allaitement a été publiée aujourd’hui dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH). Si l’OMS recommande l’allaitement exclusif jusqu’à six mois, l’étude révèle que la durée moyenne de l’allaitement en France serait plutôt de 7 semaines. Pour quelles raisons les françaises font parti de celles qui allaitent le moins longtemps en Europe ? Voici les explications.
L’étude Elfe
L’étude Elfe a suivi plus de 18 000 enfants nés en 2011 dans 320 maternités françaises sélectionnées de manière aléatoire. Les données sur l’alimentation de l’enfant ont été recueillies par entretien à la naissance, par téléphone à 2 mois et à 1 an, et par auto-questionnaire mensuel entre 3 et 10 mois.
L’objectif de cette étude a été de décrire la durée totale de l’allaitement (durée pendant laquelle l’enfant reçoit du lait maternel quels que soient les autres aliments ou boissons associés), puis de distinguer celle de l’allaitement prédominant (le seul lait reçu par l’enfant est le lait maternel). Le second objectif était d’identifier les facteurs socioculturels, démographiques et économiques associés à la durée d’allaitement.
Pourquoi les mères françaises allaitent moins longtemps ?
Les mères françaises arrêtent plus tôt que la plupart des européennes d’allaiter. Près de 70 % des jeunes mamans choisissent d’allaiter après la naissance de leur nourrisson. Parmi ces 70% la durée totale d’allaitement était de 17 semaines et celle de l’allaitement exclusif était de 7 semaines.
19 % des enfants allaités le sont encore six mois plus tard. A un an, ils ne sont plus que 5,3 % à être toujours allaités, dont 2,9 % de manière prédominante (avec seulement de l’eau ou du jus de fruit en plus du lait maternel).
La durée du congé maternité, la culture des parents ou encore l’implication du père auraient une influence directe sur le temps accordé à l’allaitement maternel.
L’étude a révélé que « la durée totale d’allaitement était plus courte chez les mères âgées de moins de 30 ans, vivant seules, ayant un faible niveau d’études ou ayant repris le travail moins de 10 semaines après l’accouchement. En revanche, l’allaitement était plus long chez les mères cadres (par rapport aux mères employées), en congé parental (par rapport à celles qui avaient un emploi) ainsi que chez celles ayant suivi des séances de préparation à la naissance. L’allaitement était également plus long lorsque les pères avaient assisté à l’accouchement. »