Une étude menée par l’Unicef révèle un malaise actuel des ados très préoccupant. Parmi les causes avancées de ce mal-être, la relation défectueuse avec les parents, mais pas seulement. On en connait tous un, et les enfants d’aujourd’hui sont les ados de demain. Alors on fait quoi ?
Ils ont été 11 232 à être interrogés, dont 62 % de 12/18 ans, et le constat de la seconde étude menée sur 1 an par l’Unicef sur les adolescents français n’est pas joyeuse.
Elle révèle qu’un adolescent sur deux de plus de 15 ans ressent une « souffrance psychologique », dont l’origine se situe :
– dans le ressenti de « privation d’ordre matériel » (il faut comprendre « dans les milieux défavorisés »)
– dans le fait de se sentir triste ou cafardeux (40,4 %)
– dans celui de traverser des phases d’apathie (c’est à dire abattement, mollesse, goût à rien) pour 25,8 %
– dans le sentiment de perte de confiance en soi (30,2 %).
Le cocktail alcool/drogue/suicide
Ca ne s’arrange pas du côté des « pratiques » des ados, mais malheureusement, le constat est sans surprise :
– plus de 41 % des plus de 15 ans disent boire de l’alcool et avoir déjà été en état d’ivresse,
– près de 32 % affirment déjà pris de la drogue ou fumer du cannabis.
– enfin, 28 % ont déjà songé au suicide. Un « idée » multipliée lorsque l’ado fait l’objet de harcèlement sur les réseaux sociaux
Parmi les explications à ce mal-être, la relation parents/enfants :
– 41,4 %,, soit 4 enfants ou ados sur 10, déclarent avoir des relations parfois tendues avec leur père et leur mère : un chiffre à nuancer toutefois, tant il est relativement acquis que les enfants et les parents ont parfois tendance à vouloir s’écharper au cours de l’adolescence.
En revanche, plus pertinente est la conclusion qui explique que les tensions familiales croissent avec l’âge, le niveau de privation et l’insécurité du cadre de vie.
On fait quoi, maintenant ?
L’étude a fait l’objet d’un rapport intitulé « Adolescence en France : le grand malaise » remis ce mardi à Laurence Rossignol, secrétaire d’Etat à la Famille, et Ségolène Neuville, secrétaire d’Etat aux Personnes handicapées et à la Lutte contre l’exclusion.
Reste à voir ce qui sera fait concrètement de ce rapport, au gré des changements de secrétaires d’Etat et des modifications d’équipes gouvernementales, car un sujet comme l’état psychologique des adolescents ne s’aborde ni ne se règle en un jour.
La baguette magique n’existe pas, mais peut-être que la conclusion à tirer de cette étude peut d’abord s’appuyer sur le bon sens : le bien-être d’un ado ne dépend pas d’une seule sphère.
Si la sphère familiale a bien évidemment un rôle fondamental à jouer, l’école et la société dans son ensemble font aussi partie de cette ceinture de sécurité dont ont besoin les adolescents en détresse.
Ils sont les adultes de demain.
Tout comme, où qu’ils soient en France, les enfants d’aujourd’hui sont les adolescents de demain…