Selon UFC-Que choisir, « trop de médicaments pour enfants sont inutiles ou dangereux » ! L’Union fédérale des consommateurs vient de publier dans son dernier numéro, une liste de médicaments à éviter pour les enfants et les nourrissons. On fait le point.
Le dernier numéro du magazine UFC-Que Choisir pointe du doigt l’abus de l’utilisation de médicaments chez les enfants, notamment les plus jeunes. On peut y trouver une liste des médicaments utiles ou à éviter, ainsi que des conseils sur la conduite à tenir et les situations qui doivent amener à consulter son médecin.
Les gestes simples pour traiter les maux courants
Paracétamol (type Doliprane en sirop) en cas de fièvre dosettes de sérum physiologique pour le nez en cas de rhume ou encore solutions de réhydratation en cas de diarrhée du nourrisson peuvent souvent suffire à traiter les petites maladies bénignes chez nos enfants.
Soigner le rhume
Ce qu’il faut faire : Lavage de nez avec du serum physiologique, rien de plus efficace que ce geste simple pour venir à bout des rhumes de nos petits bouts !
Ce qu’il faut éviter : les sprays antiseptiques (comme le Dolirhume) qui peuvent provoquer des irritations, les suppositoires combinant un antiallergique et du paracétamol ou encore les antihistaminiques (Algotropyl, ActifedSign…) qui n’ont aucune utilité dans le traitement du rhume. Attention également aux huiles essentielles avant 12 ans : celles qui contiennent des terpènes (camphre, thym, lavande…) peuvent provoquer des convulsions chez les plus jeunes ou les enfants épileptiques.
Traiter le reflux du nourrisson
Ce qu’il faut faire : Souvent, « il suffit de quelques conseils sur la façon de donner le biberon pour limiter les régurgitations« . « On ne doit donner de médicaments que lorsque le reflux a des conséquences sur l’alimentation (une prise insuffisante des biberons) ou sur la croissance de l’enfant. » Si cela ne s’arrange pas, L’UFC-Que Choisir recommande d’utiliser un épaississant (Magic Mix de Picot, Gumilk bébé expert de Gallia…) ou le lait déjà épaissi tel que le Galliagest. Ils « n’agissent pas directement sur le reflux (remontées acides) mais diminuent les régurgitations (remontée de lait ou d’aliment qui se produit sans effort)« .
Ce qu’il faut éviter : Il est préférable d’éviter d’utiliser les pansements gastriques comme le Gaviscon nourrisson ou le Polysilane, qui n’ont pas d’efficacité prouvée jusqu’à ce que les enfants soient « en âge de s’exprimer et disent se sentir mieux ». De même pour le Motilium car il peut causer des « effets indésirables graves tels que des problèmes cardiaques et des effets indésirables neurologiques rares« .
Soigner la toux
Ce qu’il faut faire : A moins qu’elle ne s’accompagne d’une fièvre persistante, de difficultés à respirer ou si elle est liée à une allergie, la toux est le plus souvent bénigne. La toux, « c’est un réflexe naturel pour dégager les voies respiratoires« , rappelle le magazine. Normalement, des lavages de nez réguliers, surélever la tête du lit de son enfant ou encore avoir recours à un humidificateur d’air devraient être suffisants pour en venir à bout. Le magazine conseille éventuellement de donner « du miel, mélangé à du yaourt« , chez les enfants de plus d’un an. « La toux n’a, en soit, pas de raison d’inquiéter les parents, rassure Christophe Delacourt. Tant qu’elle ne provoque pas des régurgitations après le biberon et que les sécrétions ne gênent pas la respiration, il n’est pas nécessaire de consulter immédiatement un médecin. »
Ce qu’il faut éviter : « La totalité des sirops, suppositoires ou poudres qui prétendent supprimer la toux sèche ou grasse n’ont pas d’utilité prouvée et présentent des effets indésirables. Mieux vaut s’en passer si on peut. À noter, ces médicaments sont tous contre-indiqués chez les moins de deux ans. «
Traiter la diarrhée
Ce qu’il faut faire : les diarrhées chez le nourrisson sont, la plupart du temps bénignes, mais doivent être surveillées en raison du risque de déshydratation. En cas de diarrhée, le magazine conseille d’opter pour les solutions de réhydratation orale (SRO), utilisables dès la naissance.
Ce qu’il faut éviter : Les antidiarrhéiques, comme Tiorfan ou Smecta car ils ne règlent pas le problème de la déshydratation. « L’Imodium enfants, délivré sur ordonnance pour ralentir la motricité intestinale chez l’enfant à partir de 2 ans, peut provoquer des syndromes pseudo-occlusifs en bloquant le transit et expose à des somnolences gênant la réhydratation. » Selon Que Choisir, il faut éviter également les « antiseptiques intestinaux, sur ordonnance et réservés aux plus de 2 ans, qui n’ont aucun effet sur la diarrhée aiguë et sont même potentiellement toxiques pour l’enfant (troubles allergiques, effets indésirables cutanés graves…) » ainsi que les anti-inflammatoires non stéroïdiens qui sont contre-indiqués en cas de déshydratation, car ils peuvent favoriser la survenue d’insuffisance rénale.
Traiter la douleur ou la fièvre
Ce qu’il faut faire : Privilégier le paracétamol (type Doliprane) en respectant bien la posologie. Ne pas abuser du paracétamol si l’enfant « supporte bien la fièvre ». On rappelle que la fièvre est un symptôme et non une maladie !
Ce qu’il faut éviter : L’ibuprofène, efficace dans de nombreux cas (Advilmed, Nurofenpro), doit être administré si il est prescrit par le médecin en raison de ses contre-indications et de ses effets indésirables.