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C’est le résultat d’un sondage Ifop/Metronews : alors que le projet de loi sur l’égalité Hommes-Femmes commence à être examiné par le Sénat, les Français veulent, sur le principe, une réelle modification du congé parental. C’est-à-dire quoi, au juste ? On t’explique.
Sur 927 personnes interrogées selon le principe du sondage, « représentatives de la population française et âgés de 18 ans et plus » et tout et tout se déclarent donc à 89 % favorables à une évolution du congé parental. D’abord, on te récapitule comment ça marche.
Le congé parental aujourd’hui, bref rappel
Le congé parental est actuellement pris à 97 % par les femmes. Pour y prétendre, il faut avoir un enfant de moins de 3 ans, justifier d‘un seuil de cotisations vieillesse (au moins 8 trimestres, mais la CAF t’explique tout ça sur son site) et cesser de travailler ou travailler à temps partiel et être pris dans la continuité du congé maternité ou paternité.
Pour un premier enfant, il est indemnisé pour une durée maximale de 6 mois, et peut être prolongé jusqu’aux 3 ans de l’enfant mais, attention, sans contrepartie financière.
A partir d’un deuxième enfant, le congé parental peut être payé jusqu’aux 3 ans de l’enfant (pareil, le site de la CAF explique tout ça).
Ce qui doit changer selon 89 % des sondés
D’abord, il faut comprendre que c’est à la question « Êtes-vous favorables à un meilleur partage du congé parental ? » que 89 % des sondés ont répondu oui, sur le principe.
En regardant de plus près, on apprend que les réponses concernant une meilleure répartition du congé parental des hommes et les femmes vont dans le même sens, et que la sensibilité politique des uns ou des autres n’entre pas en ligne de compte (91 % des sondés de gauche et 85 % des sondés de droite sont d’accord.)
Ce que le sondage ne sonde pas
Si d’après le sondage Ifop/Metronews, 89 % des Français sont donc favorables à une évolution du congé parental, ils n’ont interrogés que sur le principe d’un changement… Car la vraie question – sur laquelle doit d’ailleurs plancher le Sénat- concerne les modalités du changement proposées par le projet de loi.
Des modalités que la ministre des Droits des Femmes, Najat Vallaud-Belkacem, est la mieux placée pour expliquer. Parmi elles : « A partir du 1er juillet 2014, les parents d’un seul enfant, qui ont aujourd’hui droit à six mois de congé, pourront prendre six mois de plus à condition que ce soit le second parent, donc le père, qui en bénéficie. » A partir de 2 enfants, si la durée restera bien de 3 ans, 6 mois devront obligatoirement être pris par le père, dans un souci d’égalité professionnelle.
C’est notamment là que ça coince, car – d’après une récente enquête Ipsos à mettre en regard du sondage des 89 % – les pères ont une forte tendance à penser que la prise de ce congé parental de 6 mois serait « une prise de risque majeure dans leur vie professionnelle »… C’est donc au cœur de l’entreprise que les mentalités doivent évoluer.
Pourquoi pas ? Mais quand on voit, par exemple, comme l’inégalité salariale entre hommes et femmes perdure, n’y aurait-il pas de quoi être pessimiste à 100 % ?
