Ils sont morts parce qu’ils faisaient des dessins. Avec cette sombre journée du 7 janvier qui a touché toutes celles et ceux qui ont un coeur, comment répondre à un enfant qui pose cette question ? Et qui fait des dessins comme il respire, parce qu’avant qu’il sache écrire, c’est sa façon de s’exprimer ? Ici aussi, chez les Drôles de Mums, #NousSommesCharlie.
Partout dans le monde, des dessinateurs ont pris leurs crayons pour exprimer leur solidarité suite à l’attentat meurtrier dont a été victime le journal Charlie Hebdo ce 7 janvier. Parmi eux, l’illustratrice Stéphanie Blake avec celle-ci.
Partout dans le monde, des gens ont exprimé leur peine et leur horreur.
Ce jeudi à midi, il y aura une minute de silence dans tous les lieux publics et républicains, dont les écoles. Voulue par la présidence de la République et le ministère de l’Education Nationale.
Je ne sais pas si les enfants de primaire comprendront pourquoi il faut se taire pendant une minute, en hommage aux victimes de cet attentat.
Leurs parents comprendront, mais peineront sans doute à leur expliquer que ces gens pour qui on leur demande de se taire se sont faits tuer soit parce qu’ils faisaient des dessins, soit parce qu’ils étaient journalistes, soit parce qu’ils étaient policiers, soit parce qu’ils étaient tout simplement là, à leur travail.
Nous peinerons sans doute à leur expliquer, parce que c’est inexplicable.
Mais peut-être pourrons-nous leur dire que la liberté est un droit, qu’elle se défend, qu’elle n’a pas de prix, même si des fous choisissent de la rendre payante.
Peut-être pourrons-nous leur dire que chacun peut croire en ce qu’il veut, en qui il veut, mais qu’il ne peut pas l’imposer à quelqu’un d’autre.
Peut-être pourrons-nous leur dire que non, le respect de l’autre n’est pas un vain mot.
Même si on n’y croit plus beaucoup, en ces jours sombres.
Ces jours où, plus encore que les autres, on a besoin de serrer nos enfants, si petits, dans nos bras. A l’heure où on les protège et où on espère pour eux un monde moins moche.
« Un enfant qu’on enseigne est un homme qu’on gagne. » C’est Victor Hugo qui l’a dit (écrit, plus exactement), essayons de ne pas leur apprendre n’importe quoi…
Je vais embrasser mes enfants, le coeur serré pour tous ceux qui ont été si brutalement privés de l’amour de ceux qui sont à jamais devenus des victimes ce 7 janvier.
Après la peine, l’incompréhension et la colère, on peut aussi entrevoir l’espoir.
Et tout faire pour qu’il gagne.
Edit : Le Petit Quotidien a mis en ligne gratuitement un numéro spécial pour expliquer ce qu’il s’est passé aux 6/10 ans, il est téléchargeable ici. Merci à eux.