Les quatre juges de la cour d’appel de New York ont tranché à l’unanimité : la fessée est une forme de discipline et ne peut être interdite. A l’origine de ce jugement, l’histoire d’un père jugé coupable d’avoir infligé « des châtiments corporels excessifs à son fils ». Les réactions sont contrastées, mais qu’en est-il en France ?
L’histoire a commencé en 2012 : le père d’un garçon de 8 ans avait été jugé coupable d’avoir « infligé des châtiments corporels excessifs » à son fils par le tribunal des affaires familiales du comté de Suffolk. L’affaire a été porté devant la cour d’appel de New York, qui a rendu un jugement qui divise.
Jugeant qu’il s’agissait d’une « utilisation raisonnable de la force« , les quatre juges du tribunal ont, de fait, rendue légale la fessée des parents sur leurs enfants. Cette histoire, rapportée par le New York Daily News, provoque des réactions contrastées, entre qui vont de l’approbation à la réaction scandalisée.
« C’est de pire en pire. »
Parmi ces réactions, celle du journaliste Denis Hammil, écœuré : « Alors qu’un tribunal de New York dit aux parents qu’ils peuvent tranquillement donner la fessée à leurs enfants, n’oublions pas que les abus sur les enfants commencent toujours par une « petite tape » sur les fesses. »
Le tribunal a décrété que la fessée n’était pas « une punition corporelle excessive » mais « un usage raisonnable de la force« .
Pour Denis Hammil, la justice américaine en matière de violences faites aux enfants « va de pire en pire. » et cite un autre exemple : celui de la cour fédérale de Californie qui, en juillet dernier, « a jugé qu’une mère ayant frappé les fesses de sa fille de 12 ans avec une cuillère en bois ne pouvait pas être considéré comme une tortionnaire d’enfant. »
Autre exemple cité par le journaliste, celui d’un garçon de 12 ans battu à 36 reprises dans les jambes et sur le corps avec une rame de paddle par son père. Le jugement rendu a expliqué que « battre n’était pas nécessairement une forme de maltraitance. »
Et en France ?
Lors de discussions parlementaires autour de la Loi Famille qui ont eu lieu au printemps 2014, un amendement proposé par François-Michel Lambert interdisant les punitions corporelles a disparu du texte, mais le gouvernement s’est engagé à « reprendre la discussion lors d’une prochaine proposition de loi. » … Autant dire que ça ne risque pas d’être pour demain.