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Oedipe, le complexe qui tue sa mère, mais qui peut aussi l’arranger, parfois !

Mère, père, tu me comprends. Le complexe d’Oedipe, du nom du type qui a tué son père puis épousé sa mère, te piétine le coeur.  C’est long, parfois, vraiment très long. Voici une revue de détails qui tue sa mère…. mais qui a aussi des avantages !

oedipe

Nooooon, pas toi !!! Ze veux papa !!!

Un jour, tu es la plus belle des mamans du monde. Ca te pique ton rouge à lèvres, ça essaye tes escarpins et tes soutien-gorges : tu es un modèle, une icône ! La Star de ton enfant, en mieux ! Et puis arrive un autre jour, qui se transforme en jour le plus long…

Ta fille, ton amour de ta vie, se met à te snober. A t’ignorer. A te toiser. A te repousser comme une vulgaire cuticule. La faute à qui, je te le demande ? A ce satané Oedipe. Cet espèce de cinglé mythologique qui a tué son père puis s’est marié avec sa mère et qui viendrait hanter tous les enfants. Entre 3 et 5 ans, en moyenne, d’après Freud qui a lui-même élaboré cette théorie.

Si tu es père et que tu as un fils, met tout au masculin, remplace escarpins par souliers, soutien-gorges et rouge à lèvres par… je ne sais, ce que tu veux.

Parce que, de toute façon, à l’arrivée, c’est pareil : ton enfant veut ta peau.

Oedipe, le jumeau maléfique

Tu t’avances pour embrasser ton enfant, et tu recueilles des hurlements comme si tu piquais comme Tata Paulette.

Tu proposes un truc pour le dîner, c’est pas bon. Sauf si c’est papa qui l’a préparé.

Tu dis « bonjour mon chou », tu te prends un vent d’une impolitesse incroyable.

Car, au moment de sa crise oedipienne, ton enfant est possédé par son jumeau maléfique.

Des fois, le complexe d’Oedipe a du bon !

Oui, on s’en plaint, mais il faut aussi avouer une toute petite chose : il a du bon, ce complexe, notamment quant tu es mère de fille !

Mère, ton enfant ne t’appelle plus à 5 heures du mat’ mais préfère réclamer son papa chéri d’amour : à toi, la couette bien chaude !

Elle était scotchée à ta jambe comme un koala à son bambou, te voilà enfin libre de tes mouvements !

Allez-allez, tu te fais jeter, mais positive : en faisant le Velcro avec papa, ta fille te lâche les sandalettes. Profites, c’est temporaire !

De toute façon ça se peut pas de tuer un parent pour se marier avec l’autre

Non, on est dans la symbolique, dans la construction de ce petit être choupidou. Quand bien même il ou elle se comporte comme un dragon malfaisant !

Que faire pour supporter cette crise de désamour ? La victime ne peut rien faire. Par contre, c’est au parent adulé de se bouger un peu.

Fière, maman, d’avoir son fiston tout love d’elle ? Heureux, papa, d’avoir sa fifille qui le regarde avec des étoiles plein les yeux ? Oui, bien sûr ! On ne refuse pas un soupçon d’amour dans ce monde de brutes.

Par contre, on pose des limites, en précisant que l’amoureux/l’amoureuse, c’est l’autre parent. Que non, on ne se mariera pas. Et puis c’est peut-être le moment d’arrêter de s’embrasser sur la bouche, aussi, si on pratique.

Si tout va bien, dans quelques temps, ton enfant qui veut te tuer (symboliquement) va t’aimer à nouveau.

Et c’est là qu’il va falloir emmagasiner au maximum, parce qu’après, il y a l’adolescence. Et là, ça va être une toute autre paire de manches !

 

 

 

A propos de Béatrice Knoepfler

Journaliste, auteur d'un livre de grossesse et co-auteur de deux filles tout à fait géniales, Béatrice Knoepfler est également femme de ménage (chez elle), cuisinière, lavandière, joggeuse à la petite semaine, férue de littérature et de tissus liberty et nulle en crochet. Une vraie femme moderne, comme toi ! C'est d'ailleurs pour au moins une de ces bonnes raisons que c'est ta copine et notre super rédac'chef.