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La journée de la gentillesse n’est pas si sympa que ça

Je ne sais pas si tu sais, mais aujourd’hui, c’est la journée de la gentillesse ! Hier, tu étais une morue mais ce n’était pas grave et, demain, tu pourras sans problème être une garce. En plus, si je te prends la main dans le sac de la « pas gentillesse », je ne pourrai rien faire car je dois moi aussi, être gentille. Ce qui, en soi, n’est pas gentil !

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Pas plus tard qu’hier soir, alors que la nuit était tombée depuis longtemps et qu’une merveilleuse soirée téloche me tendait les bras, j’ai réalisé avec effroi que je n’avais fichtrement pas écrit ma chronique de Vie de Mum pour aujourd’hui. J’ai rassemblé tout un tas de réflexions dans mon cerveau de poulpe (celui qui caractérise l’état cérébral d’une mère en fin de journée, tu vois de quoi je parle, je sais.), qui disaient, en substance : »Nom d’un petit bonhomme en polystyrène, mais sur quoi je vais bien pouvoir faire ma chronique de la mort qui tue ? »

Réveiller son enfant pour lui demander son avis sur la gentillesse, c’est gentil ou pas ?

J’en étais là, lorsqu’un esprit fabuleusement brillant logé dans la tête d’Anne-Laure – la merveilleuse fondatrice de ce brillant site web –  est sorti de sa lampe à huile pour me souffler « Demain, c’est la journée de la gentillesse ! » Plus sympa, tu meurs.

Alors comme c’est bien de mettre de l’enfant dans cette chronique, ni une-ni deux, je suis allée réveiller ma fille de 8 ans pour lui demander de me dire ce que c’est pour elle, la gentillesse. Et là, elle m’a répondu sur un ton modérément sympathique « C’est pas toi, vu que tu me réveilles alors que je dors et que ça, c’est méchant. »

Et bim ! J’aurais pu lui dire que, vu le nombre de fois où elle m’a réveillée la nuit, elle en connait un rayon sur le sujet de la pas gentillesse, mais je ne voulais pas perdre mon propos de vue. Surtout qu’il était déjà 23 h 40.

D’autant qu’elle m’a aidé, cette petite crapule sans cœur qui refuse de répondre à sa maman chérie qui se saigne aux quatre veines pour lui acheter des Pets Shops hydrocéphales et lui offrir une éducation de lady !

La philosophie de la gentillesse (reste, c’est fascinant)

Comment ? Et bien c’est tout simple : elle m’a mis sur le chemin de la ceinture noire en philosophie puisque j’en suis arrivée à me dire « En fait, on est tous le gentil de quelqu’un. »

Oui, tout comme on est tous le c** de quelqu’un ou la connass* de quelqu’une. La vie est bien faite ! Elle est gentille, la vie !

Par exemple, voici une démonstration implacable de cette grande pensée : quand une citoyenne demande à un type de laisser sa place à la femme enceinte dans le bus bondé, elle est gentille avec la dame mais le type la trouve tellement antipathique qu’il a envie de l’éviscérer.

Mais… c’est quoi, à la fin, la gentillesse ?!

Alors, naturellement, la question qui vient et qui taraude tout de suite, c’est : « Peut-on être gentil avec tout le monde en même temps ?« , vu que c’est quand même le thème de la journée.

Par exemple, partager le dernier pain au lait entre deux enfants, c’est gentil parce que c’est le partage. Mais c’est aussi la privation d’un goûter entier pour chacun d’eux (et le fait de ne pas avoir pensé à en racheter n’a rien à voir là dedans, ok ?) !

C’est quand même dingue, parce que c’est comme ça que le thème de la gentillesse, qui devait être plein de bonnes intentions, commence à te coller une méchante migraine. Et risque fort de te pourrir ta journée parce que tu vas te poser ce genre de questions jusqu’à sa fin !

Alors, qu’en plus, moi je te parlais de ça aujourd’hui pour être sympa !

Générosité, prévenance, obligeance… et tout et tout !

Alors, comme au final je ne m’en sors pas et que je sens bien que tu commences à  m’en vouloir, je vais gentiment conclure sur la pointe des pieds en te disant que je te trouve très gentil(le) de l’avoir lue jusqu’au bout, que c’est déjà une bonne action que tu as fait aujourd’hui et que, finalement, ce qui m’intéresse c’est que tu sois d’abord sympa avec moi.

Oui, comme toi tu aimes bien qu’on soit gentil avec toi (et pas qu’aujourd’hui, en plus !). Et je ne te dirai pas que, du coup, ça m’emmène vers une autre wonder réflexion qui se demande si, finalement, la gentillesse ne serait pas que de l’égoïsme…

Non-non, il ne me reste qu’une petite chose à te dire : c’est que je te souhaite avec amabilité, bonté, cordialité, bienveillance, égards et même chaleur une très  bonne journée !

 

 

 

 

 

A propos de Béatrice Knoepfler

Journaliste, auteur d'un livre de grossesse et co-auteur de deux filles tout à fait géniales, Béatrice Knoepfler est également femme de ménage (chez elle), cuisinière, lavandière, joggeuse à la petite semaine, férue de littérature et de tissus liberty et nulle en crochet. Une vraie femme moderne, comme toi ! C'est d'ailleurs pour au moins une de ces bonnes raisons que c'est ta copine et notre super rédac'chef.