Accueil » Les 1001 vies d’un sac à main

Les 1001 vies d’un sac à main

Il était personnel, il est devenu communautaire. Il était petit, il est devenu énorme. Il contenait ma vie, c’est devenu un  open-space. Il abritait ma personnalité, il est devenu totalement schizophrène : 1 vie de femme, 1001 vies de sac à main !

sac-de-maman

 

Etre, et avoir été…

Mon tout premier était en toile. C’était un sac U.S. Kaki. Dessus, j’avais écrit le nom de mon groupe préféré au marqueur indélébile. Et celui de mes copines que, promis-juré, on serait toujours soudées comme des orteils de hobbit.

Le deuxième était beaucoup plus petit, plus chic, plus classe, quasiment en cuir. Il faut dire que je devenais une femme, non mais !

Agenda pour noter les anniversaires, stylo plume pour la belle écriture (avec la cartouche qui fuit et qui fait une auréole au fond du sac : c’est manifestement contractuel chez les stylos plumes), baume à lèvres, carte d’identité avec la tête de Louis XIV à cause de la permanente, carte de transports en commun et mini-miroir grossissant pour scruter l’évolution de ce bouton d’acné juste avant le rendez-vous avec le beau garçon.

Après, il y en a eu d’autres. Des grands, des petits, des qui allaient avec les chaussures, des à fleurs liberty, des un peu cartable, des très minaudière.

J’y mettais ma vie, ou juste un morceau pour sortir le soir.

C’était le bon temps, personne n’avait le droit de regarder dedans, il était à moi, rien qu’à moi.

Extension du domaine de la famille

J’en ai toujours un, et je me sens toute nue si je sors sans. D’ailleurs, je ne sors jamais sans.

Mais pas seulement pour le plaisir de le loger au creux de mes reins puisque, évolution aidant, il est devenu une sorte d’extension de ma famille.

Le mien est (actuellement) à paillettes. C’est rigolo parce que c’est un sac U.S, comme mon premier.

Il est composé à part égale de tissu et de miettes de gâteau, on peut y trouver, notamment :

– une carte de bibliothèque qui ne m’appartient pas

– 2 pinces à linge, sans doute arrivées là sur leurs petites pattes rétractables,

– un porte-clés Pet Shop de la taille d’un pamplemousse

– une bouteille d’eau gazeuse dégazéifiée depuis au moins 1 semaine

– une couche (propre) (enfin je crois)

– des tickets de musée de l’année dernière

– une pochette prévues pour mes trésors contenant des choses qui ne sont pas à moi

– une boucle d’oreille

– des boutons de manteaux et de gilets

– un thermomètre de bain (ne me demandez pas pourquoi)

– un porte-monnaie avec que des pièces jaunes

… et tout un tas de choses enfouies sous les miettes, dont le truc dont j’ai besoin en priorité (mes clés, mon rouge à lèvres, mes papier s’il vous plait…)

« Dans son sac, la femme porte le poids de sa famille » : c’est le sociologue Jean-Claude Kaufmann (mais si, celui avec la moustache !!!) qui l’a dit dans son livre Le sac, un petit monde d’amour (chez Lattès).

Bien dit, bien vrai. Et franchement, vu le poids, on est forte !

 

 

 

A propos de Béatrice Knoepfler

Journaliste, auteur d'un livre de grossesse et co-auteur de deux filles tout à fait géniales, Béatrice Knoepfler est également femme de ménage (chez elle), cuisinière, lavandière, joggeuse à la petite semaine, férue de littérature et de tissus liberty et nulle en crochet. Une vraie femme moderne, comme toi ! C'est d'ailleurs pour au moins une de ces bonnes raisons que c'est ta copine et notre super rédac'chef.