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Congeler pour réussir : la réussite professionnelle des femmes selon Facebook et Apple

Fini, le « coucher pour réussir », place au « congeler pour réussir » : voici le credo de Facebook (et bientôt Apple) qui propose à ses salariées de prendre en charge la congélation de leurs ovocytes pour favoriser leur carrière et retarder une grossesse. Explications suivies du point de vue de Garance Yverneau, qui a fait ce choix mais ne défend pas la pratique par les employeurs.

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Congeler pour réussir ?

L’argument est d’attirer des talents féminins dans les métiers du numérique. Pour inciter les femmes à rejoindre ses rangs et disposer d’une belle carrière professionnelle, Facebook propose un (gros) soutien financier aux femmes qui veulent repousser l’heure de la grossesse pour se consacrer à leur carrière.

Comment ? En prenant en charge via leur couverture médicale une partie des frais de congélation d’ovocytes (les cellules de la reproduction au féminin) tant qu’ils sont encore bien frais, dans le but de les utiliser plus tard.

Car, statistiquement, si la probabilité d’une grossesse est de 25 % à 25 ans, elle tombe à 12 % à 35 ans puis à 6 % à 40 ans.

Selon le site NBC News, Facebook propose une prise en charge à hauteur de 20 000 $ maximum par femme, et Apple serait sur le point de faire de même à partir de janvier 2015.

En France, c’est comment ?

En France, l’auto-conservation ovocytaire est autorisée par la loi de bioéthique de 2011 et même soutenue par le CNGOF (Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français), qui insiste cependant sur la nécessité de délivrer une information claire et de qualité aux femmes qui font ce choix.

Garance Yverneau, brillante entrepreneuse française*, a récemment expliqué publiquement pourquoi elle avait personnellement fait le choix de congeler ses ovocytes.

Voici son point de vue sur la politique de Facebook et d’Apple :

« Si je suis pour la congélation des ovocytes, je suis très mitigée sur cette question de la prise en charge par l’employeur, pour deux raisons.

La première, c’est que cela revient, pour l’employeur, à s’immiscer dans la vie intime et professionnelle des femmes. La seconde pose la question dont on considère la grossesse dans le milieu du travail. Cela induit que « femme enceinte » rime avec « non performante ». On assiste à une dérive qui consiste en une prise de pouvoir totale de l’employeur sur la vie des femmes. Je suis donc mitigée, voire opposée à cette prise en charge de la congélation d’ovocytes. »

* Elle est (notamment) fondatrice d’Happy Families et dirigeante de 5A Conseil, cabinet de gestion de carrière au féminin.

 

A propos de Béatrice Knoepfler

Journaliste, auteur d'un livre de grossesse et co-auteur de deux filles tout à fait géniales, Béatrice Knoepfler est également femme de ménage (chez elle), cuisinière, lavandière, joggeuse à la petite semaine, férue de littérature et de tissus liberty et nulle en crochet. Une vraie femme moderne, comme toi ! C'est d'ailleurs pour au moins une de ces bonnes raisons que c'est ta copine et notre super rédac'chef.