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Déclin de l’adoption internationale : une étude de l’Ined corrobore un récent rapport du ministère des affaires étrangères. En France comme dans le monde, le nombre d’adoption d’enfants étrangers ne cesse de diminuer. Une situation qui a des explications, mais aussi des conséquences.
Un chiffre en constante baisse en Europe et un peu partout dans le monde.
Depuis 2010, les français ont tendances à beaucoup moins adopter d’enfants de toutes nationalités.
Le Quai d’Orsay estime qu’environ 1.050 enfants ont trouvé une nouvelle famille en 2014.
Un chiffre assez maigre, quand on regarde ceux des années précédentes :
Par exemple, en 2013, ils étaient 1.343 à rejoindre l’hexagone. 1.995 en 2012 et plus de 3.500 pour la seule année 2010.
Au delà de la France, c’est l’ensemble des pays du monde qui connait ce même déclin.
Comment l’expliquer ?
Cette chute ne se justifie pas par une baisse de demande d’adoption.
Au contraire, le nombre de couples ou personnes seules agrémentés par l’Etat (qui ont l’autorisation légale d’adopter) est bien supérieur au chiffre d’adoption. En France, on compte actuellement 20 400 titulaires d’un agrément en cours de validité.
En fait, ce phénomène est du aux choix politiques menés par les pays considérés comme les principaux foyer d’adoption en français.
En Russie, premier pays d’origine des enfants adoptés, il est désormais impossible de procéder à une adoption individuelle. Ce qu’explique Jean-François Mignot de l’Inde, dans son rapport publié ce 11 février.
Du côté de l’Ethiopie des contrôles approfondis des dossiers rajoutent un temps d’attente deja interminable.
Sans oublier la restriction des conditions en Colombie, le blocage total des adoptions au Mali, et plus généralement le contexte socio-politique tendu dans les pays d’Afrique.
Selon le rapport de l’Ined, « entre 2004 et 2013, le nombre d’adoptions internationales de mineurs a chuté de deux tiers, en France comme dans le monde entier. La pénurie de mineurs adoptables est due à la baisse du nombre de mineurs orphelins ou abandonnés et à l’essor des adoptions nationales dans les pays d’origine, mais aussi à diverses mesures politiques qui cherchent à contrôler plus strictement l’adoption pour éradiquer le trafic d’enfants. »
Quelles conséquences ?
Si la France reste le quatrième pays en matière d’adoption internationale, pour Jean-François Mignot : « le déclin des adoptions ne sera pas sans conséquence dans les pays d’accueil comme la France : on peut s’attendre à une augmentation des demandes de procréation médicalement assistées ainsi que de gestation pour autrui. »
Sur l’adoption, voir le magnifique travail de la photgraphe Géraldine FUR.
